Tunisie : Le collectif de défense dans l’affaire Mohamed Zouari accuse ouvertement le Mossad

Le collectif de défense de Mohamed Zouari a accusé ouvertement l’agence de renseignement d’Israël (le Mossad) d’avoir planifié et assassiné la victime devant son domicile le 15 décembre 2016.

Le collectif a critiqué le ministère de l’Intérieur pour avoir accordé peu d’importance à la partie impliquée dans l’affaire d’espionnage et de renseignement ayant entouré l’assassinat.

Le président du collectif, Raouf Ayadi, qui s’exprimait jeudi en conférence de presse à Tunis en présence de la veuve de Mohamed Zouari, a souligné que le dossier de l’accusation comporte “liens avec un pays étranger et implication de l’entité sioniste dans l’affaire”.

Il a ajouté que l’affaire a été divisée en deux sous dossiers. Alors que le premier n’a fait l’objet d’aucune enquête effective, des avancées ont été réalisées concernant le deuxième qui se rapporte au volet sécuritaire, à travers la révélation, par les unités spécialisées de plusieurs détails sur l’assassinat.

Le premier sous dossier concerne l’espionnage et les parties en lien avec des politiques et des diplomates, a-t-il précisé, regrettant la marginalisation de cet aspect de l’affaire.

Selon Abderraouf Ayadi, le directeur général de la sureté nationale est le premier responsable de la relaxation du journaliste israélien Moav Vardi malgré un mandat de recherche émis à son encontre le 20 décembre 2016.

Ayadi a accusé “une partie politique” d’avoir donné l’ordre de relâcher le journaliste israélien, faisant observer que pendant cette période, le directeur de la sureté nationale Abderrahmane Haj a démissionné de son poste (14 décembre 2016).

Il s’est dit étonné de ne voir pas le ministère de l’Intérieur accuser directement l’entité sioniste lors de la conférence de presse de mardi.

Selon lui, une partie politique influente tente de faire taire cette affaire, qualifiant de politiques, les raisons derrière le silence du ministère de l’Intérieur

Il s’est interrogé, également sur l’arme utilisée dans l’exécution de Mohamed Zouari et son entrée en Tunisie à l’insu des autorités.

L’Assassinat de Mohamed Zouari est une affaire touchant la sécurité du citoyen qui se trouve exposé, à tout moment, à la liquidation physique, a regretté Abderraouf Ayadi qui estime que le collectif de défense a besoin d’une instance nationale pour soutenir cette affaire.

Par ailleurs, le président du collectif de défense s’est interrogé au sujet de Iris Cohen et son époux d’origine tunisienne Serge Cohen et leur relation avec le Tunisien, un dénommé Imed, qui a facilité le déplacement du journaliste israélien Moav Vardi à Sfax pour se rendre sur la scène du crime et réaliser un reportage devant le domicile de la victime.

De son coté, Béchir Chebbi, membre du collectif a critiqué le non octroi de la nationalité tunisienne à la veuve de Mohamed Zouari (de nationalité syrienne), en signe de reconnaissance au regretté pour ses contributions dans le domaine de la recherche scientifique.

Ali Ben Mansour, également membre du collectif, a déploré l’absence de position politique claire de la part de la Tunisie.

Le mouvement palestinien Hamas avait affirmé au lendemain de l’assassinat, l’appartenance de Mohamed Zouari, ingénieur de profession, au mouvement et à sa branche armée, accusant le Mossad de sa liquidation.