Tunisie : L’IVD met en garde contre “l’instrumentalisation des douleurs des victimes”

L’Instance Vérité et Dignité (IVD) a mis en garde contre “les risques d’instrumentalisation des douleurs des victimes pour jeter le doute sur l’instance et faire avorter le processus de justice transitionnelle”, appelant à accélérer la mise en vigueur du “fonds de la dignité” et ouvrir un compte en son nom.

Elle a souligné son souci de mener à bien sa mission et ses prorogatives en toute neutralité et indépendance, dans une mise au point rendue publique jeudi, sur fond selon elle de “fake news et de doute colportés par des parties hostiles à la justice transitionnelle” sur la capacité de l’instance à achever ses travaux.

“Nous appelons les victimes et les associations qui les représentent de faire preuve de compréhension pour la pression du temps dont pèse sur elle pour mettre fin à sa mission malgré les obstacles auxquels elle fait face”, affirmant qu’elle “compte sur la réactivité positive des victimes qui sont des partenaires concernés par la réussite du processus de la justice transitionnelle”, ajoute l’Instance.

L’IVD a exhorté “tous ceux qui œuvrent avec sérieux et crédibilité à soutenir les droits des victimes à mettre à la disposition de l’Instance toutes les preuves et indices qui attestent des violations dont elles ont été l’objet afin de parachever les dossiers restants et qui manquent encore de preuves”.

Elle a rassuré les victimes qu’elles prendront possession des décisions de dédommagements avant la fin de sa mission pour être mise en vigueur par le “fonds de la dignité”.

L’Instance a indiqué d’autre part qu’elle s’emploie à parachever les autres missions portant sur la révélation de la vérité sur les violations, le transfert des dossiers aux chambres spécialisées et la mise au point de recommandations aux institutions pour éviter les récidives dans le but d’’instaurer la réconciliation nationale. Elle a fixé au mois de décembre l’annonce des résultats de ses travaux.

La campagne “Ou est passé mon dossier”, lancée par plusieurs associations, avait observé mercredi devant le siège de l’IVD à Tunis, un sit-in pour réclamer la publication des rapports de dédommagements.

L’IVD avait précisé en septembre dernier que le conseil de l’instance a adopté un “plan global de dédommagement individuel et collectif des victimes des violations” conformément aux dispositions de la loi organique de 2013 sur l’instauration et l’organisation de la justice transitionnelle, rappelle-t-on.