Tunisie : Ennahdha ne bénéficie pas de financements étrangers, assure Harouni

Ennahdha est un mouvement indépendant et financièrement autonome. Il ne bénéficie pas de financements étrangers comme il n’acceptera pas de diktats de l’extérieur, a déclaré, samedi, à la TAP, le président du conseil de la Choura Abdelkrim Harouni.

Harouni réagit aux accusations adressées contre le parti, selon lesquelles Ennahdha aurait bénéficié de plusieurs dons et financements de l’étranger.

” Auparavant, le mouvement Ennahdha a fait l’objet d’accusations beaucoup plus graves mais toujours sans fondements”, a-t-il dit, en marge des travaux du conseil de la Choura qui se poursuivent, deux jours durant, à Hammamet.

Selon Harouni, le budget du mouvement Ennahdha pour l’exercice 2018 figure à l’ordre du jour des travaux du conseil.

“Le budget du mouvement pour l’année en cours s’élève à 6 millions de dinars, soit une hausse de 9 pc par rapport à l’année précédente”, a encore précisé Harouni.

Ce budget provient, a-t-il expliqué, des adhésions (556 mille dinars) et des dons (environ 5,5 millions dinars), assurant que les partisans du parti demeurent les principaux donateurs.

Par ailleurs, le président du conseil de la Choura a souligné que le mouvement Ennahdha ne plaide pas en faveur d’un remaniement ministériel mais plutôt pour le maintien de l’actuel gouvernement.

Selon lui, Ennahdha soutient les efforts déployés par les partis et les organisations pour contribuer à la réussite du scrutin municipal du 6 mai.

Harouni a jugé ” possible ” de reporter l’évaluation de l’action gouvernementale après les municipales, appelant à l’accélération de la mise en place d’un programme économique et social consensuel.

“Tout remaniement, à l’heure actuelle, aura, sans nul doute, un impact négatif sur le rendement du gouvernement et la stabilité du pays”, a -t-il averti.

D’un autre côté, Harouni estime que la décision issue de la récente réunion des signataires du document de Carthage, consistant à créer une commission chargée de définir les priorités de l’économie nationale et de proposer les réformes y afférentes, permettra de regrouper les différentes propositions dans un même rapport.

” Les priorités sont claires “, a souligné Harouni, appelant à les mettre en œuvre et à les convertir en programmes pratiques”.

Et d’ajouter : “Ennahdha considère que la réunion de Carthage a donné lieu à des avis mitigés sur le rendement du gouvernement et estime que ce dernier a, toutefois, réussi aux plans sécuritaire, politique voire même économique, mais à un degré moindre”.

Pour ce qui est de l’éventualité de procéder à un remaniement partiel du gouvernement, la question, selon lui, est du ressort du chef du gouvernement. Or, poursuit-t-il, s’il s’agit d’un remaniement profond voire d’un changement du chef du gouvernement, la question serait alors tributaire des concertations entre les signataires du document de Carthage.