Tunisie – Maltraitance sur enfants autistes : L’avocate du comité de défense accuse l’enquêteur

L’avocate et membre du comité de défense des enfants autistes victimes de maltraitance dans un centre privé à El Menzeh 7, Najet Abidi a indiqué que l’enquêteur mandaté par le juge d’instruction, chargé de cette affaire auprès de la brigade anti-criminalité de Ben Arous a commis des abus à son encontre ainsi qu’à l’encontre des deux témoins.

D’après Abidi, elles ont été victimes de harcélement, de violence verbale et de séquestration.

L’avocate a déploré l’absence totale de neutralité dans cette affaire, dénoncant des tentatives visant à dissimuler la vérité et à en faire un incident isolé pouvant se produire dans n’importe quel établissement.

Et d’indiquer que l’enquêteur en question a accusé la première témoin d’avoir reçu de l’argent pour la diffusion des vidéos illustrant des cas de maltraitance sur enfants autistes et l’a contrainte de dévoiler les parties ayant filmé ces séquences.

“Cela est contraire à la loi et aux dispositions du code pénal”, a-t-elle ajouté, précisant qu’il est allé jusqu’à consulter ses messages personnels sur son téléphone portable.

L’avocate a fait savoir que l’enquêteur a obligé la deuxième témoin à reconnaître les accusations portées contre elle et les a toutes les deux séquestrées au siège de la brigade.

Elle a ajouté qu’elle a informé le juge d’instruction et certains députés de ces dépassements et adressé une correspondance au procureur général prés la Cour d’appel de Tunis et au ministre de l’intérieur.

Le porte-parole du tribunal de première instance de l’Ariana et Substitut du procureur de la République, Moez Ghribi a indiqué qu’il est indispensable de respecter le secret d’instruction, concluant qu’il faut attendre la fin de l’enquête pour pouvoir se prononcer.

Quatre personnes exerçant dans ce centre accusées de torture et de maltraitance sur mineurs ont comparu devant le juge d’instruction du 3e bureau au tribunal de première instance de l’Ariana.

Un mandat de dépôt a été émis par le premier juge d’instruction contre l’une des éducatrices. Les autres accusés dont la directrice du centre ont été libérés.