Tunisie : La LTDH met en garde contre les dangers menaçant le processus de transition démocratique

La Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) a mis en garde contre les dangers menaçant le processus de transition démocratique, estimant que les appels à l’amendement de la Constitution dans le sens de l’instauration d’un régime présidentialiste, constitue une grave régression et une menace de retour à l’autoritarisme.

A l’occasion de la célébration de la Déclaration universelle des droits de l’Homme le 10 décembre, la Ligue a regretté, dans un communiqué publié vendredi, “la détérioration des libertés, la poursuite du phénomène de torture et de l’impunité et les menaces qui pèsent sur la liberté d’expression”.

La LTDH, qui fête ses 40 ans de création, a déploré “l’application toujours en vigueur de lois datant de plus d’un siècle et qui vont à l’encontre de la Constitution, des libertés et des conventions internationales relatives aux droits de l’Homme”.

“Il y a un véritable ralentissement concernant l’installation des institutions démocratiques dont la Cour constitutionnelle, les instances de régulation et les instances relatives à la démocratie locale et à la bonne gouvernance”, selon la LTDH.

La Ligue a aussi relevé le report des élections des conseils régionaux et municipaux pour différentes raisons dont la non promulgation de la loi organique et les tiraillements politiques.

L’incapacité continue de l’Etat de garantir les droits économiques, sociaux et environnementaux a perpétué le déséquilibre observé dans les régions et accentué les disparités entre les catégories sociales, a estimé la Ligue, soulignant l’impératif de mettre en place un modèle de développement garantissant la discrimination positive inscrite dans la Constitution et l’incrimination les agressions commises à l’encontre des mouvements sociaux pacifiques.