Tunisie : Le budget consacré au ministère des AE ne permet pas de réaliser les objectifs

Le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, a déclaré, vendredi, que le budget consacré à son département pour l’année 2018 et estimé à 221 millions 324 mille dinars “ne permet pas de réaliser les objectifs de la diplomatie tunisienne”.

Il ne permet pas non plus de satisfaire les besoins en ressources humaines qui se font sentir, à cause notamment du gel des recrutements et des départs à la retraite, a-t-il ajouté au cours d’une séance d’audition devant la commission des droits et des libertés consacrée au budget du ministère des Affaires étrangères pour l’exercice 2018.

Le ministre a, aussi, rappelé que la représentation tunisienne à l’étranger compte 90 missions, dont seulement dix en Afrique.
Il a, également, fait remarquer la faible représentation diplomatique tunisienne en Amérique latine et en Asie, malgré la présence dans ces régions de nombreux pays émergents qui offrent de larges opportunités économiques, tels que la Malaisie, Singapour et Vietnam, ainsi que dans des pays européens tel le Danemark et les pays baltes.

S’agissant de la consolidation de la diplomatie économique de la Tunisie dans les pays africains, le ministre a indiqué que cinq nouvelles représentations commerciales ont été créées en Afrique et seront ouvertes très prochainement.

Des missions diplomatiques mobiles et pluridisciplinaires sont programmées en 2018 dans différentes régions du monde où la Tunisie ne possède pas de représentations diplomatiques permanentes, a-t-il ajouté.

Dans leurs interventions, les membres de la commission parlementaire ont insisté sur la nécessité de coordonner les positions officielles, surtout entre le ministère des Affaires étrangères, d’une part, et le parlement, les députés et les groupes d’amitié parlementaire d’autre part.

Ils ont demandé l’élaboration d’un guide de mesures fixant les droits et les obligations de toute personne représentant l’Etat tunisien dans les manifestations et forums internationaux afin d’éviter ce qu’ils ont qualifié d’”anarchie totale” qui pourrait nuire à la diplomatie tunisienne et à l’image du pays à l’étranger.