Tunisie : Le SNJT dénonce les critiques émises par l’Agence générale de la justice militaire

Les critiques récurrentes émises par l’Agence générale de la justice militaire au sujet du traitement médiatique des dossiers relatifs au complot contre la sûreté de l’Etat sont un ” précédent ” et un ” indicateur dangereux qui cache une intention malveillante de manipuler le traitement médiatique de tels sujets et une tentative d’enterrer les dossiers en rapport avec la corruption, la malversation et la sûreté nationale, a indiqué mardi le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).

Dans une déclaration, le SNJT s’est déclaré préoccupé face à la succession des déclarations publiées depuis octobre dernier par l’Agence générale de la justice militaire sur le traitement médiatique des questions d’opinion publique, tels que la collision entre un navire militaire et une embarcation de fortune au large de l’archipel de Kerkennah et qui a fait plusieurs victimes et disparus parmi les migrants clandestins.

Il a également dit craindre que ces déclarations successives aient pour dessein d’appliquer des restrictions sur le traitement médiatique des questions en rapport avec la défense du citoyen et la lutte contre la corruption et la malversation dans une tentative de confisquer le droit des médias de couvrir les dossiers susceptibles de porter atteinte à l’intérêt public.

” Le traitement par les médias audio-visuels de tels dossiers obéit à un ensemble de règles éthiques relatives au respect des droits de l’Homme “, a tenu à préciser le Syndicat.

A ce propos, il a appelé les journalises à respecter la présomption d’innocence et à se conformer aux règlements en vigueur relatifs aux rapports d’enquêtes.

La publication de ces rapports est juridiquement illégale, mais cela n’empêche pas la publication de données à leur sujet, a-t-il souligné.

L’Agence générale de la justice militaire avait publié, le 10 novembre 2017, une déclaration dans laquelle elle a critiqué le traitement médiatique des accusations portées contre l’homme d’affaires Chafik Jarraya et de hauts cadres sécuritaires.

Selon l’agence, les médias sont allés jusqu’à violer le principe du respect de la présomption d’innocence.

L’agence générale de la justice militaire a également dénoncé la révélation d’éléments d’enquête au cours d’émissions médiatiques avant même sa lecture en audience publique “.