“Jazz à Carthage” à Sousse : “Ajâr’t Band” de Mohamed Hatem Hamila revisite des titres-phares de la musique tunisienne

Pour sa 12ème édition, le festival “Jazz à Carthage” s’est ouvert pour la première fois sur les régions, en programmant trois concerts à Sousse dans une collaboration avec le ministère des affaires culturelles. L’ouverture a été assurée, le jeudi 30 mars au Théâtre municipal de Sousse, par “Ajâr’t Band” et son projet “Chûg Feat”, du percussionniste Mohamed Hatem Hamila.

C’est devant une assistance nombreuse, composée en grande partie, par les jeunes du conservatoire de musique de Sousse et de l’Institut supérieur de musique (ISM) de Sousse, qu’a démarré le spectacle d'”Ajâr’t Band”, fruit d’une rencontre entre le percussionniste tunisien Mohamed Hatem Hamila et le chanteur Allem Aoun. Ensemble, ils ont repris des titres-phares de la musique tunisienne et maghrébine célébrant l’amour.

Dans une déclaration à l’Agence Tunis Afrique Presse, Mohamed Hatem Hamila a expliqué que “Le projet “Chûg” renvoie au sensible “Ajâr” berbère : une fusion de couleurs musicales et un cocktail harmonieux de mélodies. Les créations prennent leur source dans le patrimoine musical tunisien et s’enrichissent de modernité et d’innovation.” Avant d’ajouter “Ce voyage musical ancré dans la tradition mais tourné vers l’avenir confirme les métissages culturels d’une Tunisie, depuis toujours carrefour des civilisations et terre de rencontres.”

A 35 ans, Mohamed Hatem Hamila s’affirme comme l’un des percussionnistes solistes, les plus doués de sa génération. Il a accompagné des musiciens de référence comme l’illustre accordéoniste français David Venitucci et travaillé avec plusieurs musiciens turcs comme Goksel Baktagir (qânoun), Mehmet Akatay , Nadim Nalbantoglu (violon) et Husnu Salendriçi (clarinette). Il a également fait partie de l’Orchestre Symphonique Tunisien aux côtés du maestro Ahmed Achour et travaillé avec le talentueux violoniste tunisien Jasser Haj Youssef.

Adossé à un groupe de musiciens talentueux à l’instar de Rafik Gharbi (Clavier), Riadh Ben Amor (Violon), Kaïs Hassen (Luth), Bassem Chakroun (Batterie), Abdelaziz Cherif (Guitare électrique) et l’atypique Belhassen Mihoub (Guembri – instrument de musique à cordes pincées des Gnawa), Mohamed Hatem Hamila (Percussion) a donné la possibilité au trio Allam Aoun, Amal Ben Brahim et Rakia Nasr d’expimer leurs belles voix en entonnant des chansons sur un rythme revisité, telles que “Yalli boodek”, Tnadini we nadik”, Ya Kamar ya Ali”, “Habib how tabibi”, “Zahr el banafsej” pour enchanter, durant une heure et demi, un public complètement acquis par ces mélodies douces et envoûtantes.

Il est à signaler enfin, qu’outre le concert d’Ajâr’t Band, deux autres présentations sont au programme à Sousse, celle du trompettiste américain Shareef Clayton et le Collectif du Jazz Club de Tunis le 31 mars et enfin celui de Fred Wesley & Generations Trio le 2 avril 2017.