Tunisie-Italie Exposition “Hannibal à Carthage” : Le nouveau périple de Hannibal, de Rome à Carthage

Un buste en marbre de Hannibal, une oeuvre réalisée au milieu du 16ème siècle et propriété de la collection du palais du Quirinale de Rome (Italie), est prêté à la Tunisie dans le cadre d’une exposition temporaire qui a commencé dans une première étape au palais présidentiel de Carthage.

Elle fera bientôt escale au Musée national du Bardo afin de faire connaître aux Tunisiens et aux intéressés l’histoire de ce leader militaire et politique carthaginois.

Le portrait représentant Hannibal Barca sera exposé avec d’autres objets dans le cadre d’une exposition prévue du 27 mai jusqu’au 30 juin prochain.

De Quirinale à Carthage, de Carthage au Bardo et du Bardo à Barletta (Italie). Le buste de Hannibal fera un nouveau périple au coeur de la Méditerranée, une manière de renforcer les liens étroits entre Rome et Carthage qui ont toujours été aussi forts en période de guerre comme en période de paix.

Les grandes lignes de cette exposition ont été dévoilées au cours d’une conférence de presse tenue mardi au siège de l’Institut culturel italien (IIC) à Tunis, en présence de Raimondo De Cardona, ambassadeur d’Italie à Tunis, Maria Vittoria Longhi, présidente de l’IIC, Tahar Ghalia, conservateur du développement Muséographique et représentant de l’Institut National du Patrimoine (INP) et Moncef Ben Moussa, Conservateur du musée du Bardo.

Après une première escale au palais présidentiel de Carthage, le buste de Hannibal sera transféré au musée du Bardo, “un musée avec lequel nous avons des rapports très solides”, a déclaré De Cordona, faisant savoir que l’Italie a toujours entretenu des rapports “très intensifs avec le musée du Bardo à travers des échanges importants dans le domaine des arts”.

Auparavant, l’ambassadeur a cité tous les intervenants impliqués dans l’organisation de cette exposition à savoir l’ambassade d’Italie en Tunisie, l’INP, l’IIC, le département culturel de la présidence de la république tunisienne, le musée du Bardo en plus du sponsoring de Terna Group (entreprise italienne de transport d’électricité), sans lequel “l’organisation de cette exposition n’aurait été possible”, a insisté l’ambassadeur.

Par ailleurs, il a souligné que l’idée de cette exposition est née au cours de la visite du président italien en Tunisie le 18 mai 2015 surtout que le buste de Hannibal fait partie de la propriété de la collection privée du palais présidentiel italien et est considéré comme étant l’œuvre la plus proche du portrait de Hannibal réalisée lors de la période de la Renaissance.

Pour Tahar Ghalia, cette exposition est le prolongement de “cette grande amitié avec l’Italie à qui la Tunisie avait déjà prêté la mosaïque de Virgile à l’occasion de la commémoration du Centenaire de l’unité italienne”.

Le programme de l’exposition sera inauguré par une conférence prévue le 27 mai avec le Professeur Giovanni Brizzi, historien et l’un des plus grands spécialistes d’Hannibal et de l’histoire militaire antique. Cet enseignant de l’université de Bologne (Italie) a, à son actif, plus de 130 publications dont “Moi, Hannibal…: Mémoires d’un homme de guerre hors du commun”.

Des séances nocturnes sont également prévues lors de cette exposition avec un programme spécifique pour les écoliers et les adultes afin de leur faire connaître l’histoire de Hannibal que “nos concitoyens connaissent très mal” selon l’expression de Tahar Ghalia.

Maria Vittoria Longhi a, pour sa part, rappelé les différents aspects de la coopération archéologique institutionnelle italo-tunisienne à travers notamment les missions archéologiques, les oeuvres prêtées par le musée du Bardo au musée de l’Aquillée dans le cadre d’une exposition réalisée en 2015.

Elle a également annoncé qu’un autre projet est en cours de réalisation dans un musée à Lampedusa qui sera inauguré le 03 juin prochain et où seront exposées des œuvres tunisiennes dont trois de la collection du musée du Bardo.

Moncef Ben Moussa a surtout insisté sur l’importance de cette exposition qui constitue une nouvelle occasion de dépasser les frontières et d’aller vers l’autre par le moyen de la culture.

Pour le conservateur du Musée du Bardo, l’exposition “Hannibal à Carthage” représente une initiative “de prêter à la Tunisie quelque chose qui appartient à sa mémoire mais aussi à la mémoire de l’Italie”.