Tunisie : Création d’une coordination pour la justice transitionnelle à Béja

Une coordination pour la justice transitionnelle vient d’être créée à Béja, a annoncé, mercredi, le directeur de l’Institut tunisien pour la démocratie et le développement (ITDD), Ilyes Ezzine. Composée de 20 associations, la coordination constituera une plate-forme pour l’impulsion des actions de la société civile en faveur de la consécration de la justice transitionnelle, a-t-il ajouté.

Elle planchera sur la création d’un dossier pour inclure le gouvernorat de Béja parmi les régions victimes de violations des droits de l’homme et travaillera avec l’Instance Vérité-Dignité sur les abus commis dans ce domaine, a-t-il indiqué. Il a fait savoir que plusieurs experts se sont engagés à aider les personnes et les familles victimes de violations des droits de l’homme à constituer les dossiers de plainte.

Le directeur de l’ITDD a affirmé que cette coordination représente le couronnement du projet « les pionniers de la vérité » qui a permis la formation de 100 représentants de la société civile en matière de dialogue avec les victimes de violations des droits de l’homme et l’organisation de compagnes de sensibilisation pour impulser le processus de justice transitionnelle.

Des représentants de la société civile ont rappelé, à cette occasion, que le gouvernorat de Béja a enduré des années de marginalisation, demandant de la considérer « région victime » dans le cadre du processus de justice transitionnelle.

Ils ont, également, recommandé d’insérer le projet de loi sur la réconciliation dans le processus de justice transitionnelle, faisant remarquer que ce projet connaît encore des lacunes.

“La prise de conscience des abus et violations des droits de l’homme commis entre 1955 et 2013 par la société civile tunisienne constitue un rempart contre le non-retour des anciennes pratiques”, a estimé une experte en justice transitionnelle auprès des nations unies.