Tunisie : Les groupes parlementaires, outils de l’institutionnalisation de la diversité politique

L’institutionnalisation du pluralisme politique dans la démocratie représentative, est le thème d’une conférence de deux jours, les 17 et 18 septembre, à Tunis.

Axée sur le rôle la structure et la gestion des groupes parlementaires, la rencontre est marquée par la participation d’une dizaine de délégations parlementaires de pays arabes et européens. Objectif, partager les bonnes pratiques et les enseignements en matière de structure et de gestion des groupes parlementaires sur la base d’expériences comparatives.

Pourquoi a-t-on besoin de diviser une assemblée en groupes parlementaires ? Ces blocs qui, historiquement, faisaient mauvaise presse étant perçus comme facteurs de division sont, aujourd’hui, placés au cœur de l’action parlementaire et de l’action politique, en passant vers la codification progressive, note Dr Thierry Coosemans, auteur d’un manuel sur les groupes parlementaires.

La rencontre tend, également, à renforcer le partenariat entre le parlement tunisien et les parlements partenaires et identifier les défis et opportunités propres au processus de réformes en matière de structure et gestion des groupes parlementaires.

Prenant la parole à l’ouverture des travaux, Mohammed Ennaceur, président de l’Assemblée des Représentants du peuple (ARP), a mis en exergue la jeune expérience tunisienne des groupes parlementaires, notant les « spécificités tunisiennes en matière de gestion des conflits ».

Il a cité le rôle des groupes parlementaires et de la commission des compromis, sous l’Assemblée nationale constituante, dans le règlement de la crise qui a secoué le pays en 2013 marquée par les assassinats politiques et les conflits entre divers courants politiques sur le modèle de société et le système politique en Tunisie.

La formation des groupes parlementaires permet à tous d’émettre leur avis sur les choix nationaux décisifs concernant des sujets aussi importants que le développement, la promotion des régions, la lutte antiterroriste…, a ajouté le président de l’ARP.

Le processus de transition n’est pas fini. Le chemin est encore long et ardu dans un contexte régional et mondial complexe et une situation socioéconomique délicate, a-t-il soutenu.

Les groupes parlementaires sont appelés à jouer un rôle central dans l’institutionnalisation de la diversité politique, relève, de son côté, le Représentant Résident du PNUD, Mounir Tabet. Il a assuré que l’organisation onusienne s’engage à soutenir la Tunisie en cette nouvelle étape de son processus de transition.

« Les groupes parlementaires doivent définir leurs besoins, ce qu’ils attendent de l’administration parlementaire, qu’ils fassent en sorte, avec un large consensus, que l’administration exauce la volonté politique des députés formulée au sein des différents groupes », estime de son côté le chef de la délégation du Parlement européen, Micheal Gahler.

Il a, notamment, mis l’accent sur l’importance de la communication entre les groupes. Au programme de la conférence des thèmes sur la raison d’être et fondements théoriques des groupes parlementaire, l’organisation et le mode de fonctionnement interne des groupes parlementaires, les droits et les pouvoirs des groupes parlementaires, les groupes parlementaires comme outils de l’institutionnalisation de la diversité politique, les moyens alloués aux groupes parlementaires et les défis liés au renforcement des groupes parlementaires.