BERD : L’instabilité politique, obstacle majeur à l’évolution du climat des affaires en Tunise

L’instabilité politique, l’inadéquation de la formation de la main d’oeuvre qualifiée et la concurrence du secteur informel, représentent les 3 difficultés majeures auxquelles sont confrontées les entreprises tunisiennes, selon une nouvelle enquête publiée mardi par la BERD.

Menée par la BERD, le Groupe de la Banque mondiale et la BEI dans la partie méridionale et orientale du bassin méditerranéen (SEMED), l’enquête révèle que malgré la réussite de la transition démocratique tunisienne considérée comme «la plus pacifique» de la région MENA, l’instabilité politique demeure le premier obstacle auquel sont confrontés les entreprises tunisiennes.

“L’instabilité politique résulte des répercussions de la transition politique dans le pays, l’impact de la dégradation de la situation en Libye ainsi que de la menace du terrorisme”, a souligné l’enquête.

Le deuxième frein à l’amélioration du climat des affaires résulte de l’inadéquation des compétences de la main d’oeuvre, étant donné que le système de l’enseignement supérieur n’est pas adapté aux besoins du secteur privé.

En effet, la Tunisie présente le 14ème plus haut taux de chômage des jeunes dans le monde (31,2%) ainsi que le taux de chômage le plus élevé dans la partie méridionale et orientale du bassin méditerranéen SEMED (13,3%).

Les entreprises tunisiennes sont confrontées, selon la même étude, à la concurrence du secteur informel. Environ 45,2% des entreprises (en particulier les entreprises les plus anciennes et les PME), sont menacées par la concurrence du marché informel. Ce taux est considéré le plus élevé dans la région SEMED dont le taux de l’informel avoisine à 40,2%. L’économie informelle de la Tunisie a représenté 38% du PIB en 2013 contre 30% en 2010.

Une récente étude menée par la Banque mondiale a indiqué que le gouvernement tunisien est en train de perdre des montants énormes des recettes publiques, en raison du commerce informel avec la Libye et l’Algérie.

“La corruption est l’un des obstacles qui entrave, également, l’environnement des affaires en Tunisie, selon la même source. Les entreprises enquêtées par la BERD ont déclaré avoir payé en moyenne 2,7% du chiffre d’affaires annuel en “dessous de table” ou cadeaux à des agents publics pour faciliter leurs opération (douane, taxes, licences …).

L’enquête de la BERD s’est basée sur des entretiens avec plus de 6500 chefs d’entreprise choisis au hasard et exerçant dans divers pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.