Décès du chanteur tunisien engagé Zine Essafi

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Le chanteur tunisien engagé Zine Essafi est décédé dimanche à l’aube dans un hôpital à Kélibia où il a été admis il y’a environ une semaine à la suite d’une maladie subite, apprend l’agence TAP.

Dans une brève déclaration à l’agence TAP, Mounir Fallah délégué régional de la culture à Bizerte a souligné que la scène culturelle tunisienne vient de perdre l’une des sommités de la chanson engagée en Tunisie.

Zine Essafi sera inhumé après la prière d’El Asr à Hammam Ghezèze (Cap Bon), sa ville natale.

“Il était non seulement un bon professeur mais aussi un Artiste qui s’est dévoué, contre vents et marées, à s’adonner à ce style musical à thème”, a ajouté Mounir Fallah, en allusion aux temps durs de la chanson engagée sous l’ancien régime.

“Essafi était toujours sollicité et au service de tous ceux qui lui demandaient conseil.

D’ailleurs, c’est ce qui a fait de lui un excellent animateur sur la scène artistique et culturelle notamment à Kélibia au Festival des jeunes écrivains et au Festival international du film d’amateur de cette région” a-t-il témoigné.

Ses chansons à succès pour ne citer que “Bahara Bahara”, “Bent El Gamra”, “Ghazal” et “la ntig edhel” (Je ne supporte pas l’humiliation) ont fait de lui un artiste non grata avant la révolution de 2011.

Feu Zine Essafi est largement séduit par la bonne parole, celle émanant de grandes pointures de la poésie arabe et tunisienne pour ne citer que Mahmoud Darwish, Cheik Imam (décédé lui aussi un 7 juin de l’année 1995), Mnawar Smadah, Adam Fathi, Ouled Hmed…

Epris de liberté, de dignité et de justice, il a partagé, par son art, la douleur des opprimés et la blessure des “malchanceux” dans sa chanson “Ena Ma andich Zhar (je n’ai pas de chance).

Sa chanson des années 80 “El Gofaa” est restée gravée dans les mémoires de ses fans, de ses compagnons de route et ceux qui l’ont côtoyé de plus près dont l’universitaire Mansour Mhenni, qui l’a appuyé dans le cadre des activités de l’Association pour la culture et les arts méditerranéens à Monastir, Mahdia, Tunis et à Kélibia.

Cette disparition, a-t-il écrit aujourd’hui, sur le site Tunivisions.net “est celle d’une voix, d’un chant de colère, un vrai épicurien un peu comme le dénote son nom d’emprunt: Ezzine Essafi” (la beauté pure).