Tunisie – Kerkennah : Un boulanger bloque la livraison du pétrole

camion-petrole-petrofac-kerkennahLorsqu’un boulanger ne reçoit pas la farine subventionnée dans l’île de Kerkennah, le transport du condensat, un produit pétrolier concentré est bloqué ! 4 camions transportant un produit inflammable d’une extrême dangerosité sont cernés par une centaine d’habitants de la commune de Mellita en l’absence totale des autorités publiques !

Cauchemardesque ! Et l’on veut qu’il y ait des investissements en Tunisie, encore faut-il qu’il y ait un Etat ! Le PDG de Petrofac en Tunisie n’ose même pas en parler à ses supérieurs car c’est avouer que la Tunisie est aujourd’hui dirigée par une poussière d’individus et non par un Etat !

Non, vous ne regardez pas un film de Stanley Kubrick style Orange mécanique, vous êtes bien en Tunisie, le pays des printemps arabe devenu aujourd’hui celui du chaos et de l’indiscipline !

Depuis 4 jours, les 4 camions de Petrofac (La société pétrolière britannique de prospection et d’exploitation énergétique) ne peuvent plus transporter le produit pétrolier. Le seul moyen de pression sur l’Etat qu’ont trouvé les insulaires, imprégnés d’une très forte sensibilité syndicale, a été de bloquer les camionneurs transportant le carburant. Le boulanger de Mellita qui n’a pas été approvisionné en farine subventionnée par l’Etat a estimé que pour obliger le gouvernement à céder, il devait attaquer la seule entreprise de la région, celle qui nourrit des centaines de personnes dans le pays « Petrofac ». Il s’est ramené avec une centaine de personne de sa commune et a stoppé net les transporteurs. C’est l’anarchie dans toute sa splendeur !

Le cauchemar vient tout juste de commencer pour la Tunisie qui croyait être passée du provisoire au permanent et pour le gouvernement BCE qui espérait pouvoir rétablir l’Etat de droit.

Devant ces comportements irresponsables de la population et une absence injustifiée des autorités publiques, nous sommes en droit de nous demander si le pays sera remis sur pied ou si nous n’allons pas droit vers la « libyannisation de la Tunisie ».

Le Chef du Gouvernement en charge de gérer le pays jusqu’à la passation au nouveau gouvernement permanent ne doit-il pas prendre les décisions qui s’imposent en pareils cas ? Ne doit-il pas appeler la garde nationale et si besoin est donner des ordres pour qu’elles interviennent et protègent les intérêts économiques du pays et si besoin est avec l’appui de la garde nationale et de l’armée ? Ne doit-il pas envoyer quelqu’un de son gouvernement négocier avec la population et remettre les choses sur les rails ?

Et le gouverneur de Sfax, est-il réellement un gouverneur ou fait-il de la figuration ?

Nous sommes dans le pays du non Etat et du désordre ! Avons-nous des chances d’en sortir ? Je commence à en douter !
Amel Belhadj Ali