Le ministère des affaires sociales a organisé, jeudi à Tunis, en collaboration avec le bureau international du travail (BIT), une table ronde de haut niveau sur la mise en oeuvre du contrat social et des réformes du travail en tunisie.
La rencontre s’inscrit dans le cadre du programme de coopération et de partenariat avec l’organisation internationale du travail (OIT) en matière de mise en oeuvre du contrat social conclu entre le gouvernement et les partenaires sociaux à savoir l’union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) et l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).
L’objectif de cette rencontre est d’échanger les informations et de renforcer la coordination au sujet des questions ouvrières en Tunisie entre les partenaires sociaux, l’OIT et les partenaires de développement. Elle vise, en outre, à définir les priorités pour renforcer le dialogue social, l’emploi et la protection sociale en Tunisie à court et moyen terme ainsi qu’à déterminer les besoins en matière d’assistance technique et financière. La réunion s’est déroulée en deux étapes.
La première, d’ordre technique, a porté sur un échange sur les accomplissements et défis relevés dans la promotion du travail décent en Tunisie. La deuxième session a été consacrée à la détermination des priorités pour l’avenir et de faire un tour d’horizon des besoins et opportunités pour l’assistance technique et financières.
De son côté, le chef de cabinet du ministre de la formation professionnelle et de l’emploi, Imed Turki a souligné, dans une allocution prononcée au nom du ministre, que les indicateurs relatifs au chômage en Tunisie sont préoccupants.
Le taux élevé du chômage confirme qu’il s’agit d’un chômage structurel et non conjoncturel, a-t-il dit. Il a mis l’accent sur la nécessité de réfléchir aux solutions et approches structurelles de nature à lutter contre le chômage dont la mise en place d’un plan d’action global.
L’Etat joue, à cet égard, un rôle d’orientation des politiques sectorielles et jette les fondements d’un modèle de développement qui relance la dynamique économique, encourage l’investissement et la création de postes d’emploi.
Mouldi Jendoubi, secrétaire général adjoint de l’UGTT a souligné que les partenaires sociaux ont décidé dans le cadre du contrat social de s’entendre sur un modèle de développement alternatif qui répond aux attentes et aux aspirations des travailleurs à un travail décent et à une protection sociale, un modèle qui renforce les fondements d’une économie puissante et invulnérable.
Le ministre des affaires sociales, Ahmed Ammar Youmbai a souligné, à cette occasion, que la mise en oeuvre du contrat social est le principal défi que les partenaires sociaux sont appelés à relever. Il a, à cet égard, mis l’accent sur l’importance de créer un conseil national du dialogue social. Ce conseil a-t-il dit revêt une priorité absolue, selon le ministre dans la mesure où il permettra d’instaurer des relations professionnelles évoluées qui reposent sur le dialogue tripartite permanent et global concernant les questions socio-économiques.
Youmbai a ajouté que l’instauration d’un nouveau modèle de développement requiert la révision des politiques socioéconomiques actuelles et l’élaboration d’approches et de stratégies conformes aux objectifs et orientations du contrat social. Khalil Ghariani, secrétaire général du bureau exécutif de l’UTICA a indiqué que la mise en oeuvre du contrat social exige la réalisation de tous les volets qu’il comporte, ajoutant que la transition démocratique nécessite le parachèvement des réformes socioéconomiques.
Les défis de la prochaine étape, a-t-il dit, seront plus grands que ceux de la période transitoire car il s’agit d’édifier une nouvelle Tunisie sur des fondements favorisant la relance économique, la création de postes d’emploi et l’attraction de l’investissement étranger.