Sur le plan sécuritaire, le premier ministre tunisien a souligné que “nous sommes vigilants à l’égard des menaces terroristes devenues une réalité imposée aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur”, notant que les autorités tunisiennes ont réussi à “réaliser un grand progrès et porter des coups décisifs au terrorisme au niveau interne”.
Relevant que la situation sécuritaire en Libye et au Proche-Orient demeure une source d’inquiétude et de menace pour la région, il a assuré qu’en parallèle la Tunisie mène un travail de large concertation et d’échange d’expertises et d’informations avec ses voisins, y compris le Maroc.
Au niveau économique, M. Jomaa a reconnu que l’économie tunisienne a souffert durant ces dernières années à cause des perturbations politiques et sécuritaires dans le pays, notant toutefois que l’économie a manifesté une certaine solidité malgré ces conditions, les retombées de la situation sécuritaire en Libye et la récession économique en Europe, poursuivant ainsi sa croissance, même si elle n’a pas permis de créer des postes d’emplois suffisants et de résoudre les autres problèmes.
“Peu à peu la Tunisie tourne la page de cette étape, dans la mesure où les indicateurs positifs se multiplient au niveau de l’attraction des investissements étrangers”, a-t-il affirmé, notant que même si la stabilité politique, sociale et sécuritaire constitue un élément positif, elle reste toutefois insuffisante. D’où l’impératif, selon lui, d’entreprendre une série de réformes, que “nous avons d’ailleurs commencé et que nous poursuivrons durant les deux prochaines années pour développer notre système économique”.
Sur l’éventualité pour lui d’assumer encore une fois la responsabilité si l’option d’un “gouvernement de compétences” arrive à être évoquée lors de la formation du prochain Exécutif, M. Jomaa a précisé qu’il est avant tout “venu pour accomplir une mission dont les contours et les dates sont bien clairs”.
Il a à, cet effet, émis l’espoir d’achever cette mission et de voir son pays avancer sur la voie de la stabilité sécuritaire, de l’instauration de différentes réformes et de la mise en œuvre des dispositions de la feuille de route, notamment celles relatives à la neutralité de l’administration et à la garantie des conditions propices pour l’organisation des élections.
Le premier ministre a insisté dans ce sens que son gouvernement a veillé, lors de cette expérience, à protéger l’Etat et ses institutions et à restaurer son autorité à travers le respect de la loi.
De manière globale, “les expériences cumulées ces quatre dernières années ont montré que la Tunisie fait face à trois contraintes majeures liées à la situation sécuritaire, en particulier du côté du voisin libyen, après les grands pas franchis dans la lutte contre le terrorisme au niveau interne, en plus des défis économique et social”, a-t-il résumé.
“La révolution n’était pas idéologique, mais plutôt pour la liberté, la justice sociale, l’équilibre entre les régions et l’emploi, et c’est ce qui requiert un consensus national, un esprit de sacrifice et un leadership visionnaire pour conduire le pays”, a ajouté M. Jomaa.
Le Premier ministre a tenu enfin à souligner que “chaque pays a ses propres spécificités et la Tunisie ne cherche pas à devenir un modèle ou donner des solutions pour quiconque”, notant toutefois que “l’expérience tunisienne après la révolution a prouvé que le consensus et le dialogue reste le moyen idoine pour surmonter les crises qui menacent le pays, et que l’exclusion ne mène nulle part”.
(Propos recueillis par : Aziz lamsseyeh)