La femme tunisienne a, à l’occasion de sa participation au processus électoral, fait face à plusieurs défis socio-politiques, selon le premier rapport de la délégation de l’organisation “Gender Concerns international” pour l’observation des élections.
Appelant à des mesures favorisant une réelle égalité avec l’homme, l’observatoire a noté que « l’égalité dans la gouvernance participative en Tunisie est loin d’être chose acquise ».
Le rapport de l’organisation, présenté mardi lors d’une conférence de presse, met en exergue les difficultés rencontrées, le jour du vote, par la femme dans les zones rurales, notamment en raison du taux élevé d’analphabétisme et des difficultés de déplacement, ce qui a entraîné, parfois, des manipulations des voix des femmes rurales. Pour cette mission d’observation, la femme candidate a été victime de discrimination, dès lors qu’elle n’a pas eu les mêmes chances de médiatisation.
Uniquement 10% de l’espace médiatique audio-visuel lui a été consacré. La présidente de la mission d’observation, Sabra Bano, a salué la réussite de la Tunisie dans l’organisation des élections qu’elle a qualifiées de « lueur d’espoir pour la démocratie et l’égalité des genres en Tunisie », mettant en exergue le paradoxe entre le poids électoral de la femme (50.5% des électeurs inscrits) d’une part, et sa présence sur les listes électorales d’autre part.
Elle a indiqué que 47% des membres des listes électorales sont des femmes, alors que le pourcentage de leur présence en tête de listes n’a pas dépassé les 12% et qu’il est beaucoup plus faible ou nul dans les zones rurales et les régions intérieures.
« La parité horizontale aurait pu renforcer la présence de la femme au sein du prochain parlement », a-t-elle relevé, regrettant la séparation des files d’attente entre hommes et femmes, imposée par certains membres de bureaux de vote.
Sabra Bano a recommandé une forte présence des femmes aux postes ministériels dans le prochain gouvernement. La présidente de la mission a, en outre, appelé le prochain gouvernement à garantir le droit de la femme à tenir un rôle d’égal à égal avec l’homme dans la vie politique.
Pour sa part, la représentante de l’Association tunisienne des femmes démocrates, Khadija Belhassine, a relevé la forte participation de la femme, de plus de 50 ans, au scrutin législatif.
Le rapport final de la délégation, composée de 10 observatrices internationales et 100 observatrices locales, sera publié dans quelques semaines. Cette mission d’observation a été menée en collaboration avec la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme et l’Association tunisienne des femmes démocrates.