Tunisie : Le FTDES dénonce la condamnation de 13 citoyens à 10 ans de prison

Le président du Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux, Abderrahmane Hdhili, a dénoncé mercredi les jugements qu’il a qualifiés d'”injustes”, prononcés dans l’affaire des mouvements sociaux observés dans la région d’El Berka, à Om Larayes.

Lors d’un point de presse, tenu mercredi à Tunis, Hdhili a indiqué que 13 citoyens ont été condamnés à des peines pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison suite à leur participation à ces mouvements sociaux et ont été accusés de tentative de meurtre avec préméditation, de mise à feu et de séquestration de personnes. Selon Hdhili, “le gouvernement actuel adopte une politique destinée à limiter les mouvements sociaux en fomentant des affaires à l’encontre des personnes arrêtées dans les mouvements sociaux”.

Pour sa part, Charfeddine Kellil, membre du comité de défense des citoyens impliqués dans les mouvements sociaux, a considéré que les jugements prononcés le 21 mai 2014 par le tribunal de première instance de Gafsa constituent un crime de migration forcée, surtout que la région El Berka compte aujourd’hui 15 familles contre 150 en 2000.

De son côté, Mohamed Saïdi, l’un des habitants de la région El Berka, a souligné que ces jugements font suite à un sit-in pacifique observé par les habitants de la région depuis le mois de mai 2012, en signe de protestation contre le non respect de la Compagnie des phosphates de Gafsa de ses engagements inscrits dans le procès d’accord conclu entre les deux parties et qui stipule la création de 35 postes d’emploi et la contribution à la création de puits agricoles.

A cette occasion, Saïdi a réaffirmé l’attachement des habitants à leurs revendications et la poursuite du militantisme jusqu’à leur concrétisation.

Pour sa part, le syndicaliste Adnène Hajji a dénoncé l’oppression exercée sur les habitants de la région El Berka depuis 2006 suite à leurs protestations.

Il a ajouté que la Compagnie des phosphates de Gafsa a creusé au milieu des années 90, 16 puits dans cette zone agricole dont le nombre d’habitants ne dépasse pas les 500 personnes.

“L’exploitation de ces puits dans la laverie du phosphate a eu un impact négatif sur les puits des habitants et a endommagé leurs cultures, sans oublier les explosions qui ont causé des fissures sur les murs des habitations”, a-t-il ajouté appelant toutes les composantes de la société civile à soutenir les habitants de cette région.

SL-ABA-v.bak