Oudhna ou Utique : L’urgence d’aménager ce site archéologique romain

Du haut de ses temples, aqueducs, grandes thermes publics et fresques en mosaïque, se dresse le site archéologique d’Oudhna sur l’étendue d’une plaine verte et fertile riche en couleurs, témoignant des multiples civilisations qui se sont succédé sur cette Terre depuis l’Antiquité.

Edifiée sur une hauteur à jet de pierre de la Capitale Tunis, la ville d’Utique abritant le site d’Udna, également proche des villes touristiques de Hammamet et Sousse, s’étend sur une superficie de près de cent hectares.

Considérée comme un des plus importants sites archéologiques, ce monument niché à seulement trente kilomètres de Tunis sur la route menant vers Zaghouan, demeure cependant un site qui manque de de commodités.

Des monuments et une riche histoire

Datant de l’an 27 avant JC, Oudhna est l’une des plus anciennes colonies en Afrique Romaine. Selon le conservateur du site, Nizar Ben Slimen, Oudhna a connu son apogée au début du 2ème siècle sous le règne de l’empereur Adreanus, époque à laquelle des travaux d’extension ont été faits avec l’apparition de nouvelles activités économiques, culturelles et politiques ayant façonné l’identité de cette ville romaine.

La plupart des monuments de la ville remonte à cette même époque du 2ème siècle. L’amphithéâtre qui, à l’époque romaine, pouvait accueillir près de 17 mille spectateurs a connu plusieurs fouilles archéologiques et des travaux de restauration sans toutefois nuire à son aspect architectural original. De nos jours, l’amphithéâtre, est un lieu de spectacles doté d’une capacité d’accueil de l’ordre de quatre mille spectateurs.

Autre grand monument du site, les thermes publics romains, les plus grands en Afrique du Nord avec une superficie de 12 mille mètres carré. Ces thermes sont principalement composés de deux parties: une partie inférieure pour les citernes et les salles de services et une partie supérieure abritant les salles chaudes et les salles froides comprenant des bassins ainsi que des pièces pavées de mosaïques, actuellement en état de dégradation.

Après une fouille partielle, ces thermes publics sont actuellement en restauration mais une grande partie d’entre eux est ouverte aux visiteurs.

Le Capitole, deuxième grand monument est composé à l’origine de trois temples jadis consacrés au recueillement au trio sacré Jupiter et ses deux compagnons Junon et Minerve. Situé sur le plus haut point du site, le Capitole qui surplombe toute la ville a, à l instar des autres sites, connu des travaux de restauration: les colonnes de la façade du temple central et ses escaliers sont en grande partie restaurés.

Le temple qui n’existe plus contenait six maisons romaines avec toutes les commodités et de grands tableaux de mosaïque encore bien conservés. Ces mosaïques dont une grande partie d’entre elles sont exposées au musée du Bardo depuis la fin du XIXème siècle, ont été remplacées par des pièces conformes sur le parterre de mosaïque original.