L’adoption de la nouvelle Constitution tunisienne par l’Assemblée nationale constituante (ANC) le 26 janvier dernier, a été ovationnée mercredi à Genève, par les ambassadeurs des pays de l’Union européenne, de l’Union africaine et de l’Amérique latine, accrédités auprès de l’Organisation des Nations Unies.
Lors d’un panel de discussion sur le thème «Promulgation de la nouvelle Constitution tunisienne, le processus et les principales dispositions» qui intervient en marge de la participation de la Tunisie aux travaux de la 25e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU qui se tiennent du 3 au 28 mars à Genève, la première vice-présidente de l’ANC, Meherzia Labidi a mis l’accent sur l’esprit de consensus et de dialogue entre les différentes parties politiques qui a permis d’adopter une Constitution représentative de tous les tunisiens.
La Constitution tunisienne, a-t-elle soutenu, a puisé dans les valeurs de modération, de démocratie, du respect des droits humains et de l’attachement à l’identité arabo-musulmane. Elle a notamment cité certains articles «révolutionnaires» de la Constitution qui viennent garantir la liberté de croyance, de conscience et de culte, d’opinion, de pensée, d’expression, d’information et d’édition et de consacrer la parité homme-femme dans les instances élues.
Evoquant les étapes marquant l’élaboration de la Loi fondamentale, la première vice-présidente de l’ANC a indiqué que plusieurs améliorations et précisions ont été apportées, aux différentes moutures du texte de la Constitution, dont le premier draft datant du mois d’août 2012.
«Sans la sagesse de la classe politique et la volonté de prévaloir le dialogue, surtout après la crise politique déclenchée à la suite de l’assassinat du dirigeant politique Chokri Belaid, le processus de transition n’aurait pas pu avancer ni enregistrer de résultats positifs, dont en premier l’adoption de la Constitution par 200 voix, la formation d’un nouveau gouvernement et le démarrage des préparatifs pour l’organisation d’élections libres et transparentes», a-t-elle estimé.
De son côté, le secrétaire général de l’Union interparlementaire (UIP), Anders B. Johnsson a salué les grands pas franchis dans le processus de transition en Tunisie marqué, en particulier, par l’adoption de la nouvelle Constitution tunisienne. «De grandes qualités distinguent les travaux de rédaction de cette Constitution à savoir l’adoption d’une approche inclusive, la recherche du consensus entre partis politiques et l’unanimité de traduire l’égalité homme-femme dans le texte », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, Yakdhan Habib, secrétaire-adjoint auprès de l’Observateur permanent de l’Union africaine à l’ONU, a souligné que l’adoption de la nouvelle Constitution tunisienne constitue une nouvelle preuve de maturité de la classe politique en Tunisie et son attachement à la préservation des intérêts supérieurs du pays.
«La Constitution de la Tunisie se caractérise par des dispositions qui renforcent les libertés individuelles et collectives, l’égalité entre l’homme et la femme et l’instauration d’un régime qui rompt définitivement avec la dictature et la torture», a-t-il noté. Plusieurs ambassadeurs de pays membres à l’ONU et représentants d’instances onusiennes ont estimé que la Loi fondamentale tunisienne pourrait être qualifiée d’exemplaire dans la région mais aussi au vu des instruments internationaux des droits de l’homme.