Tunisie : Dépassements et insuffisances dans le centre de détention préventive de Bouchoucha

Des membres de la commission des droits, des libertés et des relations extérieures relevant de l’Assemblée nationale Constituante (ANC) ont fait état de plusieurs dépassements et insuffisances dans le centre de détention préventive de Bouchoucha. Ce constat a été établi par les députés suite à leur visite inopinée effectuée, mercredi, au centre.

Lors d’une séance d’audition du ministre de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, tenue jeudi après-midi au Bardo, les membres de la commission ont critiqué les mauvaises conditions de détention des personnes arrêtées.

La présidente de la commission Souad Abderrahim a appelé le ministre de l’Intérieur à fournir les couvertures et les médicaments nécessaires aux détenus et à renforcer le nombre de médecins exerçant dans le centre. Elle a, également, appelé à la création de séances de permanence dans les tribunaux, les jours fériés et le week-end, l’objectif étant d’éviter de proroger la période de détention pour le cas des délits mineurs.

De son côté, le membre de la commission Azad Badi a affirmé avoir relevé des traces de torture sur le corps de certains détenus, dénonçant à ce propos la mentalité sécuritaire ancienne qui persiste encore chez certains agents. Bien que les moyens soient modestes, l’institution sécuritaire s’évertue à améliorer les conditions de détention préventive au niveau législatif, des équipements et de l’infrastructure, en collaboration avec les Organisations internationales opérant dans ce domaine, a expliqué le ministre Ben Jeddou en réponse aux interrogations des membres de la Commission.

Il a proposé de mettre en place une commission mixte entre la cellule des droits de l’Homme au ministère de l’Intérieur et la Commission des droits, des libertés et des relations extérieures de l’ANC, en vue d’évaluer la situation des centres de détention préventive en Tunisie.

Plusieurs centres se doteront prochainement d’équipements nécessaires, a indiqué Ben Jeddou, annonçant le doublement du budget alloué à cet effet et l’intensification des sessions de formation et de sensibilisation des cadres des centres aux droits des prévenus.