Le compagnonnage pour la promotion de la création théâtrale a été parmi les thèmes examinés lors d’une rencontre sur le thème “Pas de nouveaux publics sans écritures neuves, pas d’écritures neuves sans nouveaux publics” organisée lundi à l’Institut Supérieur d’Art dramatique (ISAM) à Tunis.
Cette conférence s’inscrit dans le cadre des 16èmes Journées Théâtrales de Carthage(JTC) qui se tiennent du 22 au 30 novembre courant.
Organisée par l’Institut français de Tunisie (IFT) en collaboration avec le Théatre Jean-Vilar de Vitry-sur- Seine, une banlieue populaire de Paris, peu d’étudiants sont venus assister à cette rencontre qui avait pour but de faire connaître l’expérience de ce théâtre en matière de compagnonnage.
Gérard Astor, auteur de nombreuses pièces et directeur Théâtre Jean-Vilar explique “le quarième art doit se nourrir des relations avec la population à travers des outils de travail dont le compagnonnage, c’est-à-dire la création de collectifs ou groupes de travail entre les citoyens, la société civile et les artistes pour accompagner les artistes dans leur travail de création”.
Pour expliquer cette approche, un documentaire intitulé “Territoire de l’art / Lia Rodrigues de Vitry à Rio” de Chrystel Jubien a été présenté en vue de démontrer le compagnonnage de la chorégraphe brésilienne Lia Rodriguez avec le Théatre Jean-Vilar de 2007 à 2010. Ce projet a été centré sur la création d’un spectacle et suite à cette aventure artistique, la chorégraphe a choisi par la suite d’implanter un espace culturel au sein d’une favela à Rio de Janeiro.
Sur la question de cette rencontre, le metteur en scène Ezzedine Guennoun, directeur du théâtre El Hamra rappelle pour sa part, que depuis une quinzaine d’années, “nous avons essayé de proposer une écriture dramatique basée sur le texte, ou scénique axée sur la mise en scène, et nous essayons de proposer une écriture, non pas pour un nouveau public, mais plutot une nouvelle lecture pour le pôle de reception qu’est le public”.
Au théâtre Jean-Vilar, a-t-il ajouté “nous avons un atelier de formation de jeunes à double culture et ayant une origine arabe et africaine. Cette formation sera réalisée avec les habitants de Vitry-sur-seine ainsi que des associations en vue de permettre à ces personnes de parler de leurs origines, leur présent, attentes, préoccupations et références culturelles”. La date de ce projet d’atelier autour de la question de l’identité, n’a pas été dévoilée.
L’idée de cette collaboration entre le théâtre El Hamra et ce théatre français fait notamment suite à la présentation de la pièce de théatre “The End” en novembre 2011 à Jean- Vilar, une représentation qui a eu beaucoup d’écho parmi les habitants de la ville.