L’UGTT boycotte le Forum des Tunisiens à l’étranger

L’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), la Coordination des Assisses de l’Immigration Tunisienne (CAIT) et les associations démocratiques de l’immigration ont décidé de boycotter les travaux du forum des Tunisiens à l’étranger organisé à partir d’aujourd’hui lundi jusqu’à mercredi à Hammamet par le secrétariat d’Etat à l’immigration et aux Tunisiens à l’étranger.

Lors d’un point de presse organisé conjointement lundi matin à Tunis, ces organisations et associations de la société civile ont dénoncé la politique et les pratiques du gouvernement en matière de migration.

“Nous dénonçons la politique de fuite en avant adoptée par le gouvernement qui a décidé d’organiser le forum sur la migration à Hammamet de façon unilatérale et sans concertation avec les parties concernées, au moment où plusieurs composantes de la société civile revendiquent la dissolution du gouvernement” a affirmé Kacem Affia, secrétaire général adjoint de l’UGTT.

“L’organisation de ce forum en cette période est non seulement une provocation mais aussi une propagande pour le parti au pouvoir qui cherche à améliorer son image alors que les principaux dossiers de la migration à savoir les personnes disparues en mer, la lutte contre l’émigration clandestine, la situation des migrants africains actuellement en Tunisie et d’autres n’ont pas été traités sérieusement et sont encore en suspens», a-t-il ajouté.

Pour sa part, Tarek Ben Hiba, président de la Fédération tunisienne pour une citoyenneté des deux rives a dénoncé le contenu du projet de la Constitution qui, a-t-il dit, ne comporte dans aucun article le mot “Migration” ou “Emigrés”.

“Nous revendiquons l’inscription des droits des migrants dans la nouvelle constitution du pays notamment le droit au vote et nous appelons à la création dans les plus brefs délais de la haute instance consultative des émigrés ainsi que la mise en place d’une nouvelle politique de migration adaptée aux évolutions et aux mutations enregistrées récemment”, a-t-il précisé faisant remarquer que jusqu’à présent, aucune de ces revendications n’a été prise en considération.

“Nous voulons aussi que l’Office des Tunisiens à l’étranger (OTE) soit une instance indépendante au service de la communauté tunisienne à l’étranger et non une machine de propagande comme ce fût le cas avec l’ancien régime de Ben Ali et l’est actuellement avec le parti Ennahdha”, a-t-il ajouté.

A son tour, Massoud Romdhani, vice président de la LTDH a fait part de la solidarité de son organisation avec les associations démocratiques de l’émigration qui, a-t-il dit, ont “toujours milité pour défendre les droits des Tunisiens à l’étranger” mettant l’accent sur la nécessité de conjuguer les efforts de toutes les parties et des composantes de la société civile pour redéfinir la politique migratoire et résoudre les problèmes économiques et sociaux auxquels fait face le pays.

Il a, en outre, réaffirmé le soutien de la LTDH aux journalistes et à tous les médias qui subissent des pressions et des agressions appelant toutes les composantes de la société civile à soutenir la liberté d’expression “qui constitue le principal acquis de la révolution”.