Ali Larayedh : Le peuple tunisien ne veut se voir imposer ni un Etat religieux ni un Etat en guerre contre la religion

Le chef du gouvernement provisoire, Ali Larayedh, a assuré que le gouvernement tunisien « ne milite pas pour l’avènement d’un Etat religieux mais d’un Etat qui ne soit pas contre la religion ».

Le peuple tunisien, dans sa majorité, veut vivre en démocratie et dans la modernité et « ne veut se voir imposer ni un Etat religieux ni un Etat en guerre contre la religion », a-t-il dit dans un entretien au quotidien allemand « Frankfurter Algemein Zeitung ». Dans cette interview publiée samedi par ce quotidien à grand tirage, au lendemain de la visite de Larayedh à Berlin, le chef du gouvernement souligne que, « plus qu’une question ou un système politiques, la démocratie en Tunisie est une question de mentalités et de comportements sociétaux et culturels ».

Le pays « gagnerait à ce que de grands efforts soient faits aux niveaux culturel et de la pensée pour enraciner les valeurs de démocratie dans l’esprit de chacun, dans la famille et au sein de la société », a-t-il estimé.

Il s’est dit, par ailleurs, confiant quant à l’adoption de la nouvelle Constitution au mois de juillet prochain, pour peu que les compromis soient possibles sur les divers points litigieux, et donc la tenue d’élections législatives et présidentielle avant la fin de l’année. Pour lui, « les divergences sont en fait l’expression de la richesse d’idées et du pluralisme d’orientations et non pas un signe d’hostilité ».

Parlant de son mouvement, le chef du gouvernement a déclaré qu’Ennahdha « avait subi la répression plus qu’aucun autre parti » et qu’il est aujourd’hui « le parti pour qui la liberté a été la plus profitable ».

Il a indiqué qu’après la révolution, son parti s’est trouvé confronté à la fois à l’épreuve du pouvoir et aux attentes du peuple qu’il a qualifiées de « pressantes bien que légitimes ».

Le mouvement Ennahdha, a-t-il encore dit, « a gagné en réalisme, n’a pas encore fini d’évoluer et de progresser et est resté uni malgré les difficultés auxquelles il a eu à faire face ». S’agissant des relations tuniso-allemandes, Larayedh a affirmé qu’elles ont connu un développement notable après la révolution, se réjouissant du soutien continu de l’Allemagne à la transition démocratique en Tunisie, ainsi que de son soutien politique, économique et matériel.