Création de trois centres régionaux d’encadrement de jeunes émigrés clandestins de retour en Tunisie

Trois centres régionaux d’encadrement et d’accompagnement de jeunes candidats à l’émigration ou des émigrés clandestins de retour en Tunisie seront crées à Sfax, Le Kef et à Tunis, a annoncé jeudi l’organisation internationale pour les migrations (OIM) lors d’une séance de travail tenue au siège du gouvernorat de Sfax. « Ces centres seront gérés par l’Office des Tunisiens à l’étranger qui assureront un encadrement et un accompagnement des jeunes candidats à l’émigration ou parmi ceux qui veulent rentrer chez eux afin de faciliter leur intégration dans la vie économique et sociale», a expliqué la présidente de la délégation de l’OIM Lorena Lando.

Cette annonce a été faite en marge de la visite du secrétaire d’Etat chargé de l’émigration Houssine Al-Jaziri et de l’ambassadeur suisse à Tunis Pierre Combernous dans le gouvernorat de Sfax, un des principaux points de départ des flux d’émigration clandestine.

La visite a permis de faire le point des projets réalisés dans le cadre de la coopération tuniso-helvétique en faveur des émigrés clandestins tunisiens qui ont accepté un retour volontaire dans leur pays.

Ces projets bénéficieront à près de 300 personnes originaires des zones marginalisées dans le gouvernorat de Sfax. Il s’agit du financement de petits projets permettant l’intégration de ces jeunes dans le processus de développement, dans le cadre d’un programme destiné à encadrer 500 jeunes émigrés clandestins de retour de Suisse.

Un ensemble de 15 projets a été réalisé avec l’appui de l’OIM et la participation de plusieurs partenaires dont le gouvernement tunisien, l’ambassade Suisse à Tunis et des composantes de la société civile.

Le président de la délégation spéciale de Sfax Mabrouk Ksontini a expliqué que le projet réalisé par la municipalité en collaboration avec la communauté tunisienne installée en Suisse vise à faciliter le retour des émigrés clandestins tunisiens installés en Suisse. Il s’agit aussi de leur fournir une formation leur permettant de s’intégrer dans le processus économique à travers la réalisation d’un projet de recyclage des déchets en plastique.

« La stratégie de lutte contre l’émigration clandestine nécessite de trouver des solutions aux causes qui sont à l’origine de ce phénomène », a souligné de son coté le secrétaire d’Etat chargé de l’émigration Houssine Al Jaziri appelant à l’organisation des réseaux d’émigration légale et rendant hommage à l’approche suisse en la matière. Il a expliqué que malgré les répercussions négatives du drame des disparus de l’opération d’émigration clandestine de Lampedusa, l’année 2012 constitue une année exceptionnelle comparée à 2011 en ce qui concerne les efforts déployés pour réduire les flux d’émigration clandestine.

Pour sa part, le gouverneur de Sfax Fathi Derbali a évoqué le manque de moyens logistiques pour lutter contre l’émigration clandestine appelant les pays européens à contribuer à ces efforts.

De son coté l’ambassadeur suisse en Tunisie a relevé la nécessité de mobiliser les efforts des autorités tunisiennes, de la société civile et des entreprises économiques et de développement pour résoudre le problème de l’émigration clandestine. Les représentants des associations et des organisations qui ont pris part à la réunion de travail ont affirmé la nécessité d’associer l’ensemble des structures de la société civile au dialogue concernant l’émigration.

Plusieurs régions côtières du gouvernorat de Sfax, sont des points de départ pour des opérations d’émigration cladestine telles El Amra, les îles Kerkennah, Jebenyana, Hancha et Mahress.