Tunisie : Démarrage de la consultation nationale sur la réforme de la justice

justice_tunisieLa consultation nationale sur la réforme de la justice organisée à l’initiative du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le bureau de Tunis du Haut Commissaire aux droits de l’Homme, avec le concours du ministère de la justice, a démarré, mercredi, à Tunis.

La consultation vise à recueillir les avis et propositions de toutes les parties intervenantes en vue de la formulation d’une vision consensuelle de la réforme de la justice.

Elle est fondée sur une démarche participative qui dresse un état des lieux en faisant appel à de nombreux intervenants (magistrats, avocats, notaires, experts et professeurs de droits).

Le programme de la consultation comporte cinq conférences régionales et ateliers de réflexion visant à cerner les points forts et les lacunes dans le système judiciaire et promouvoir les opportunités avant de passer à l’étape d’analyse quantitative à travers l’organisation des conférences, les consultations régionales et les rencontres.

Les données recueillies serviront à la mise en place d’une stratégie de réforme qui répond aux standards internationaux dans ce domaine tout en respectant les spécificités du peuple tunisien.

« La consultation préliminaire a dévoilé des lacunes dans le système judiciaire », a indiqué la représentante du PNUD à Tunis, Najet Ben Salah déplorant l’absence d’indépendance, de transparence et de modernisation de l’administration, outre l’insuffisance des ressources humaines qui ne bénéficient pas d’une formation évoluée.

Ben Salah a souligné que la réforme de la justice contribuera à l’instauration d’un Etat de droit et d’une gouvernance démocratique, à l’accès facile à l’administration, à la promotion des potentialités des intervenants et à la lutte contre la corruption et l’impunité.

Le ministre de la justice, Nadhir Ben Ammou, avait souligné à l’ouverture des travaux que la réforme de la justice ne signifiait pas uniquement l’amélioration du volet matériel (embellissement des bâtiments et acquisition d’équipements), mais aussi tout ce qui contribue à garantir un procès équitable, a-t-il dit.

« La réforme exige une révolution dans la justice et dans les mentalités », a-t-il souligné ajoutant que cette réforme qui concerne l’ensemble de la société, doit englober notamment l’accès à la justice, l’indépendance du secteur, la modernisation du système pénitentiaire, le rôle de la femme et la justice juvénile.