Tunisie : Le Mausolée de Sidi Abdelkader serait menacé

cult_tunisieCette zaouia abritait la confrérie "Al Kadriya", l'une des plus anciennement en Tunisie car elle se rattachait à Sidi Abdelkhader El Jilani qui vivait au IIIème siècle en Orient, et dont le tombeau est toujours sauvegardé à Bagdad. Al Haj Mizoun, chef de la Kadriya, fonda cette zaouia avant de la transformer en Medersa pour renforcer la confrérie.

Selon Mohamed El Aziz Ben Achour, auteur du livre "Zaouias et confréries", il semble que "la confrérie de la kadriya soit la plus ancienne dans l'histoire du soufisme en Tunisie. Hussein Bey B. Ali était un fervent de Sidi Abdelkader, pour lequel il construisit quelques unes des Medersas pour la diffusion de l'enseignement de la confrérie.

Cependant, la confrérie n'avait pas, au début, de zaouia particulière. Ce n'est que sous le règne de Hammouda Bacha Bey (1782/1814) "qu'un privilège a été accordé aux zaouias, en fondant un sanctuaire à Menzel Bouzelfa à Nabeul".

Bien que la ferveur musulmane soit illustrée, entre autres, à travers la voie mystique de Sidi Abdelkader ayant pour fondement "l'abnégation de l'être au profit de Dieu, les principes philanthropiques développés au plus haut degré sans distinction de race ni de religion, une piété rigoureuse", le mausolée portant son nom et bien d'autres, ne sont pas aujourd'hui à l'abri de véritables menaces de destruction et même de périls et de dérives de certains qui considèrent ces sanctuaires comme "une pure hérésie" en oubliant que "les œuvres sont des formes figées ; la vie y pénètre par le secret de l'intention pure" (maxime du grand mystique Taj El Din Ibn Atallah El Iskandarani).

En l'absence d'un inventaire précis, détaillé et complet des mausolées attaqués, il s'avère, selon la liste établie par l'association "Touensa" pour la vigilance et la citoyenneté, que plus d'une vingtaine de Zaouias, marabouts et mausolées ont été attaqués, incendiés ou profanés depuis la révolution du 14 janvier 2011. Le premier mausolée attaqué serait celui de Sidi El Kacem, au Kef, en avril 2012.

DI/TAP