Une étude a été élaborée par le département italien des services énergétiques (GSE), sous demande de l’ANME, pour l’élaboration d’un programme de travail concernant le développement d’un cadre institutionnel et réglementaire permettant d’organiser le marché énergétique tunisien et d’exporter les énergies renouvelables tunisiennes vers l’Europe.
L’étude présente les aspects réglementaires utiles à l’application de l’article 9 de la directive européenne CE/28/2009 en Tunise pour la promotion de l’utilisation de l’énergie produite à partir des sources renouvelables et à l’élaboration d’un accord intergouvernemental dans ce cadre.
Selon les résultats de l’étude présentés mardi lors d’un atelier de travail, organisé à Tunis, un projet de coopération en matière de transport d’énergie, ne devrait se faire qu’en minimisant les risques de non-disponibilité de l’interconnexion entre les pays.
Aussi, toute gestion conjointe d’un projet énergétique commun réalisé par un état membre de la Communauté (UE) et un pays tiers impose le respect d’une série de conditions nécessaires pour l’interconnexion, notamment, en vue de la gestion sécurisée des réseaux.
En ce qui concerne la Tunise, un processus d’exportation des énergies renouvelables vers l’Europe nécessite, avant tout, d’après l’étude, l’identification des actions à mener et les réformes législatives à entamer pour préparer le cadre institutionnel et juridique aux transferts prévus.
Déjà, le Ministère tunisien de l’industrie avait signé, le 28 février 2012 à Tunis, un accord technique avec le ministère italien de l’environnement, de la terre et de la mer, qui prévoit, parmi d’autres actions, le développement d’une feuille de route institutionnelle juridique et réglementaire permettant l’exportation des énergies renouvelables.
La directrice générale de l’Agence Nationale de Maîtrise de l’Energie (ANME), MMe Noura Laroussi Ben Lazreg a indiqué lors de cet atelier que l’étude élaborée par la GSE vient approfondir un autre rapport réalisé en 2010 concernant la réalisation du projet “ELMED” d’interconnexion électrique sous-marine tuniso-italienne.
D’après MMe Natascia Falcucci, représentante du GSE, la Tunisie devrait développer ses réseaux d’infrastructures transfrontalières et bien identifier les conditions offertes sur le marché local et les modalités de concession prévues pour ceux qui souhaitent investir dans les installations de production.
La responsable, qui présentait l’étude lors de cet atelier, a fait valoir que “La Tunisie qui n’a pas d’interconnexion électrique avec l’Union Européenne, gagnerait à commencer par l’Italie pour se connecter à l’espace européen et s’accorder, sur l’utilisation des réseaux de transit en Algérie, au Maroc et en Espagne”.
Elle a précisé que le pays pourrait également envisager la possibilité de devenir un pays de transit d’énergie, en assurant un transfert des flux d’électricité à partir des pays d’Afrique du Nord vers les marchés européens.
Le Plan Solaire Tunisien (PST) projette d’atteindre, d’ici 2030, un taux de pénétration de 30% des énergies renouvelables en terme de production électrique, soit 15% d’éolien, 10% de photovoltaïque et 5% d’énergie solaire.
DI/TAP