Marzouki aux députés français : “La Tunisie n’est pas tombée dans l’escarcelle de l’islamisme”

Alors qu’il s’exprimait à la tribune de l’Assemblée nationale française, le président tunisien Moncef Marzouki a indiqué que “Mon devoir est d’apporter des réponses à des questions que beaucoup d’amis se posent avec sincérité (…) La question qu’on me pose souvent: est-ce que la Tunisie est tombée dans l’escarcelle de l’islamisme? La réponse est non, la Tunisie est tombée dans l’escarcelle de la démocratie”, rapporte le site web lci.tf1.fr.

Concernant le parti Ennahdha, “qui a remporté le plus grand nombre de sièges mais pas la majorité”, le président Marzouki a déclaré: “de la même façon qu’il existe en Occident des chrétiens-démocrates, il y a et il y aura dans le monde arabe des partis islamo-démocrates dont Ennahdha n’est que le prototype tunisien… C’est la force de la démocratie d’avoir su apprivoiser des forces qui lui étaient au départ hostiles”, a-t-il ajouté. L’avenir dira qui a eu raison dans sa méfiance ou dans sa confiance”.

A propos de la Troïka, Marzouki a indiqué qu’on lui pose souvent la question si “l’alliance des démocrates laïques avec les islamistes relève de l’opportunisme politique ou de la naïveté”, et à laquelle il répond: “la réponse est simple, “ni l’un ni l’autre”, mais d’une longue histoire commune et d’un pari sur l’avenir”.

Sur les relations entre les deux pays, le président tunisien a fait savoir la Tunisie voudrait “renforcer nos rapports avec l’Europe et en particulier avec la France qui est notre porte d’entrée”. Et d’expliquer: “Auparavant, il avait rappelé “qu’une fraction de la France officielle a soutenu, directement ou indirectement, la dictature qui nous a opprimés” en faisant référence au régime de Ben Ali. “Mais la partie essentielle de la France, celle des partis et des syndicats, des organisations de la société civile, la France des médias, des intellectuels et des simples citoyens, la France qui m’a donné asile, ne nous a jamais fait défaut et nous a soutenus autant qu’elle le pouvait”.

La même source rappelle que Moncef Marzouki, fut réfugié pendant dix ans en France, où il avait fait ses études. Il s’est alors attiré les applaudissements des députés de gauche, dont les bancs étaient nettement plus garnis que ceux de la droite.