Se brûler en jouant à Facebook?

Les évènements des deux derniers jours nous ont projeté dans une époque pas si lointaine, où un élément (information, intox…) pouvait provoquer un grand mouvement de protestation dans la rue tunisienne.
L’affaire dite de “Persepolis”, celle de “Rajhi”…sont les exemples les plus notables.

Les points en commun avec l’affaire de “Abdeleya” (faut bien lui donner un nom) sont au nombre de deux :
– Peu de personnes ont été en contact direct avec la source de l’information : Personne n’a vu Persepolis à la TV, personne ne connaissait le journaliste qui a interviewé Rajhi et très peu ont été sur place à la Abdeleya.
– Les trois “événements ” ont été amplifié sur FB car ils touchent aux deux sujets qui passionnent les tunisiens : l’atteinte au sacré/la religion et la théorie du complot.

Et si c’était simplement un événement non maîtrisé?

Si dans le cas de “Persepolis” et “Rajhi ” les dégâts ont été “légers”, dans celle de “Abdeleya” ils sont beaucoup plus importants.
Et si c’etait un process testé et prouvé qui a mal tourné pour donner les résultats contraires à ceux souhaités.
Le process est le suivant :
Evénement > Amplification/Détournement > Diffusion > Réaction sur FB > Réaction dans la rue > Legers dégâts sur les “méchants” > Beau rôle

Sauf que cette fois-ci nous avons eu :

Événement > Amplification/Détournement >Diffusion > Réaction sur FB > Réaction dans la rue > Gros dégâts sur les biens publics > Situation hors de Control > Répression des manifestants > Malaise de la population face à la violence > Mauvais rôle

Qui sont les grands perdants de ces deux jours?
Les partis au pouvoir qui se retrouvent à condamner une partie de leur électorat conservateur, à les traiter de “criminels” (cf: déclaration du min de l’interieur), voire de mécréants ( cf: déclaration de Rached Ghanouchi) sans oublier les répercussions sur l’image de ce gouvernement à l’international qui n’arrive pas à tenir “la rue” et se voit obligé d’imposer un couvre-feu.

Le grand gagnant : Les hommes d’hier qui vont tenir le discours de l’Etat fort et du “c’était mieux avant”

Et si quelqu’un quelque part s’était “brulé en jouant avec Facebook“? Et si quelqu’un a cru pouvoir “maîtriser” la foule au-delà du fait de la manipuler?

Y’a trop de “si” dans cette analyse. Elle est probablement infondée et farfelue. Mea Culpa.

Bonus Musical :

Blog de Mehdi Lamloum