De l’avis de la psychiatre Saïda Douki, la Tunisie est gérée par: «des irresponsables incompétents, fragiles à tous points de vue. Il n’y a qu’à observer le regard de Moncef Marzouki, le sourire figé et l’œil glacial de Hamadi Jebali «pour comprendre la délicatesse de la situation.
Ou mieux les comprendre eux? Je rajouterais que le teint blême et les yeux paniqués trahissent un Mustapha Ben Jaafar quand il se réduit lui-même au rôle de coupeur de son au sein de l’Assemblée constituante.
Moncef Marzouki serait un incontrôlable et cyclothymique et ce n’est pas son ami de toujours, le journaliste fort éclairé sur son dossier médical, Omar Shabou, qui le nierait. Marzouki aime se définir comme un homme politique même si par les temps qui courent ce n’est pas un compliment. Comment pourrait-il en être un, quand il ne parvient même pas à être garant de la souveraineté de son pays? Comment peut-il ne réagir qu’à coup de communiqués lorsque l’on porte atteinte au drapeau national dont il est le plus haut garant? Une déclaration de guerre que d’autres autorités, que celles des trois présidents réunis, dans le pays semblent vouloir dilué!
Du côté de la présidence du gouvernement, on s’emmêle les pinceaux à coups de ministres en «Freestyle» qui mélangent les sauces au complot à celles de l’incompétence. Il faut beaucoup plus que de la prouesse pour tenir le gouvernail d’un exécutif qui, comble de l’ironie, se qualifie «de plus solide depuis l’indépendant du pays». Gag ou autosuggestion? Peu importe, cela laisse dubitatif.
Du côté du Bardo, Mustapha Ben Jaafar parvient de moins en moins capable de serrer les dérapages au sein de l’Assemblée tant on y multiplie les propositions les plus farfelues. En espérant que la Constituante ne deviendra pas le tombeau des acquis de la Tunisie, elle en est devenue le théâtre d’une comédie théâtrale d’un goût douteux.
A sa manière, le talentueux caricaturiste tunisien, Lotfi Ben Sassi, résume la détresse d’une partie des Tunisiens qui se sentent trahis par le cours que prennent les choses. Ne se reconnaissant plus dans leur pays, ils voulaient “la justice, la liberté, la modernité, le bonheur… ils récoltent l’islamisme“. Mais la Troïka au pouvoir le transpire-t-elle autant?
Pas forcément et selon de nombreux observateurs, ce qui se passe, c’est qu’en fait nos 3 présidents ne font le poids face à celui qui représente le projet de réislamisation de la Tunisie. Avec un président de République, un président de l’Assemblée constituante et un président du gouvernement, et si le souci venait d’un 4ème, que l’on baptiserait “Président des 3 présidents?“ J’ai nommé le supra Rached Ghannouchi.
De quel droit cet homme se promène-t-il avec le chef de l’Etat turc? Pourquoi va-t-il s’entretenir en tête-à-tête avec le président de la Centrale syndicale alors que quelques jours auparavant celle–ci était attaquée à boulets rouges par le président du gouvernement? A quel titre a-t-il multiplié les visites dans les pays voisins et “amis“ où il a été reçu par les plus hauts responsables? Pourquoi est-ce lui qui donne le La à la diplomatie tunisienne en étant par exemple le premier à ouvrir le feu sur la Syrie?… Rached Ghannouchi a été le premier à ouvrir les hostilités contre les journalistes et à annoncer la régularisation des partis salafistes déjà au lendemain du 23 octobre. Quel est son statut? Pourquoi est-il le seul chef de parti politique à qui l’on accorde autant de privilèges?
Et s’il était au dessus de Tous et Tout! Le Président des présidents? Le chef d’un «Majilesse Choura» qui, selon certaines sources, n’obéit qu’au doigt et à l’œil de sa Seigneurie, Cheikh Rached Ghannouchi. Un homme qui, suite à l’élection de l’Assemblée constituante, le 23 octobre 2011, a déclaré que s’il ne lui reste plus rien à faire en Tunisie, le monde musulman est vaste et qu’il pourrait y jouer un rôle en tant que vice-président de l’Organisation mondiale des savants musulmans.
Visiblement, il lui reste encore beaucoup trop de choses à faire!
Par Amel Djait
Article publié sur WMC