Tunisie : Arrestation du blogueur Aziz Amami

Le blogueur Aziz Amami a été arrêté par la police, dans la nuit de lundi à mardi, à la Goulette (banlieue nord de Tunis), pour détention et consommation de cannabis, a indiqué Me Bassem Trifi, avocat de la défense, à l’Agence TAP. « Mon client est accusé de détention et de consommation de stupéfiants.

L’accusation n’est pas encore confirmée, l’enquête se poursuit », a-t-il précisé. Il a ajouté que Aziz Amami sera auditionné par la police judiciaire de Sidi Bou Said et subira probablement les analyses nécessaires, relevant que son client a été agressé par les policiers lors de son arrestation.

Pour sa part, le dirigeant du Front populaire et coordinateur général du parti Al-Qotb, Riadh Ben Fadhl, a indiqué que la présence de plusieurs activistes de la société civile sur les lieux de détention est « une manière de témoigner de notre solidarité envers la famille de Aziz Amami ».

Nous revendiquons, a-t-il ajouté, le respect des droits humains lors de toute arrestation et demandons l’amendement de la loi n°52 de l’année 1992 relative à la consommation des stupéfiants qu’il qualifie d’« injuste ». Pour sa part, la directrice du bureau de l’organisation de Human Rights Watch à Tunis, Emna Guellali, a exhorté les organisations de défense des droits de l’Homme et les juristes à plaider en faveur de cette loi « répressive » qui, selon elle, porte atteinte au principe d’égalité entre les justiciables.

L’arrestation de Aziz Amami, a-t-elle ajouté, nous amène à poser plusieurs questions, d’autant que ce dernier compte parmi les blogueurs qui ont toujours critiqué, de manière virulente, le comportement des policiers envers les activistes politiques, les militants des droits de l’Homme et les blogueurs. L’article 4 de la loi en question prévoit une peine d’emprisonnement de 1 à 5 ans et une amende de 1000 à 3000 dinars pour « tout consommateur ou détenteur à usage de consommation personnelle de plantes ou de matières stupéfiantes ».

Aziz Amami est un des premiers blogeurs arrêtés pendant la révolution tunisienne pour avoir rapporté les évènements liés aux manifestations sur les réseaux sociaux, avant qu’il ne soit libéré après la fuite de Ben Ali.