«Ignare est celui qui traite l’Etat de mécréant», selon Rached Gannouchi

Rached-Ghannouchi« La mouvance salafiste « Ansar al-Charia » doit demander une autorisation du ministère de l’intérieur avant d’organiser son congrès prévu ce dimanche à Kairouan », a estimé, mercredi, le président du Mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi.

« Ansar al-Charia doit respecter la loi et travailler sous sa couverture », a-t-il lancé lors d’une conférence de presse. « Celui qui traite l’Etat de mécréant est un ignare et celui qui ne respecte pas l’Etat restera à l’écart de l’unité nationale », a affirmé Ghannouchi en réponse aux menaces proférées par cette mouvance à l’encontre du ministère de l’intérieur.

Il a, également, fait état de l’adhésion d’Ennahdha à la décision du ministère de l’intérieur interdisant la tenue du congrès de la Mouvance « Ansar al-Charia », au cas où elle ne demanderait pas une autorisation, 72 heures avant la tenue du congrès.

Rached Ghannouchi a, aussi, dénoncé les organisations djihadistes qui, a-t-il dit, qualifient les forces de l’ordre de « Tâghout » (Celui qui s’attribue à lui-même un droit exclusivement réservé à Dieu). Il a, dans le même contexte, rejeté les appels réitérés au meurtre du haut des chaires des mosquées, affirmant en substance : « les mosquées ne doivent pas servir de tribunes pour les appels au meurtre à l’encontre des musulmans ».

Par ailleurs, Rached Ghannouchi s’est félicité du dialogue national inter-partis qui se déroule actuellement à Dar Dhiafa à Carthage et qui l’a qualifié de « positif », faisant remarquer que ces assises ne manqueront pas de faciliter la rédaction du texte de la Constitution.

Ce dialogue, a-t-il expliqué, a, également, abouti à un accord sur l’adoption d’un régime politique semi- présidentiel, semi-parlementaire et la consécration du principe de la liberté de conscience et de croyance aux, fins de surmonter les points litigieux.

« Les parties prenantes du dialogue se sont, également, mises d’accord sur le maintien et l’amélioration du texte de la loi électorale appliquée lors des élections de 23 octobre 2011 fondée sur le scrutin proportionnel au plus fort reste », a-t-il ajouté, faisant remarquer que les améliorations portent notamment sur le principe de cooptation des candidatures ainsi que sur les subventions allouées aux listes candidates.

Revenant sur la question de la dissolution des Ligues de protection de la révolution (LPR), Ghannouchi a indiqué que le mouvement Ennahdha ne s’oppose pas à l’application de la loi, à condition que cette loi soit appliquée à toutes les parties et non seulement aux LPR. « La dissolution des LPR est du ressort de la justice et non pas des partis politiques », a-t-il tenu à rappeler.

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