Un nouveau scénario du 14 janvier

Le texte ci-après a été posté par un lecteur en réaction au commentaire intitulé « Le cas de M.GRIRA est un cas d’école ». Nous publions ce nouveau commentaire tel quel:

En effet, et contre toute attente, une personnalité politique de haut niveau m’introduit au près d’un haut responsable sortant d’un service de renseignement connu pour ses activités dans quelques pays du Maghreb et du Moyen Orient. Cette personne, dont je ne peux pour le moment vous communiquer le nom, me fournit un dossier classé jusqu’à présent confidentiel. Et à mon grand étonnement, ce document comporte l’enregistrement des communications qui ont eu lieu entre l’Ex Président Tunisien Zine El Abidine Ben Ali (B.A) et quelques Ministres Tunisiens et entre le Commandant de bord de l’avion Présidentiel Moncef Chikhrouhou et le Ministre de la Défense Nationale Ridha GRIRA (R.G).
Tous les évènements ont eu lieu le soir même du départ du Président Ben Ali. En voici l’intégralité des enregistrements communiqués (traduits littéralement en langue française).
A 3h02 du matin, Ben Ali appela l’Ex Premier Ministre Tunisien Mohamed Ghannouchi (M.G) :
B.A : « Mohamed ! Je vous ai demandé de repasser à la télé ! Dites au peuple tunisien que vous comptez donner quelques précisions au sujet de votre discours ! Dites aux gens que je rentre demain et que tout rentrera dans l’ordre ! Dites leur que je sais à présent qui a manigancé pour qu’on en arrive là !
M.G : « Monsieur le Président ! Vous êtes toujours Président de la Tunisie ! Cependant je ne pense pas que votre retour sera apprécié par le peuple tunisien ! Il faut que vous passiez encore quelques temps en Arabie Saoudite le temps que ça se calme !
B.A : « Il n’en est pas question ! Je vous ai dit que je rentre demain à la première heure ! Faites ce que je vous dis ! C’est moi le Président ! C’est moi le Président ! Vous êtes où si Mohamed ?
M.G : « On est tous réunit au Ministère de l’intérieur Monsieur le Président »
B.A : « Si Ridha est-il à vos côtés? »
M.G : « Oui Monsieur le Président »
B.A : « Passez le moi ! »
R.G : « Monsieur le Président ! »
B.A : « Si Ridha ! Dites moi ce qui se passe. Mohamed m’a dit que la situation est très grave ! »
R.G : « Affirmatif Monsieur le Président ! Le pays et à feu et à sang. Des milices tirent sur des innocents. On ne sait pas d’où ils sortent ! Monsieur le Président je sens qu’il y a un complot dangereux qui se trame sur nos sols »
B.A : « Avez-vous pris contact avec Ali Sériati ? »
R.G : « Monsieur le Président ! J’ai ordonné l’arrestation d’Ali Sériati ! »
B.A : « Pourquoi avez-vous fait ça ? Qu’est ce qu’il a encore fait ?
R.G : « Je ne sais pas encore Monsieur le Président mais les R.M (Renseignements Militaires) sont en possession d’informations très délicates »
B.A : « Quels types d’informations Si Ridha ? »
R.G : « Je ne peux vous dire ça au téléphone Monsieur le Président !»
B.A : « Dites moi Ridha ! Dites moi tout de suite ce vous avez trouvé sur Ali »
RG : « Je ne peux pas Monsieur le Président ! Je n’ai plus confiance en personne. On est tous sur écoute ici ! Vous le savez ça ! »
B.A : « Vous voulez dire quoi ? »
R.G : « Vous m’avez bien compris Monsieur le Président ! »
B.A : « Bon Ridha dites à Mohamed que je rentre demain et que je vais remettre les pendules à l’heure. »
R.G : « Monsieur le Président ! Vous ne pouvez plus rentrer. Le pays risque de brûler.
Les gens pensent que vous avez fui le pays. Vous ne pouvez plus faire marche arrière. Attendez encore deux ou trois jours et on vous dira ce qu’il en sera Monsieur le Président !
B.A : « Pas question ! Je rentre! Je rentre ! Je rentre ! »
R.G : « Monsieur le Président ! Si vous rentrez, je serai obliger d’assurer votre sécurité ! L’armée sera probablement obliger de tirer sur les gens et je ne veux en arriver là ! Je n’ai pas envie de tuer des innocents !
B.A : « On en arrivera pas là ! Je vous le promets Ridha »
A ce moment, Ben Ali raccrocha le téléphone.
A 5h18 du matin, le commandant Chikhrouhou (C) appela le Premier Ministre Tunisien :
M.C : « Monsieur le Premier Ministre ! Je fais quoi ! Je suis toujours à l’aéroport ! Le Président m’a donné l’ordre de ne pas bouger. Et ici, personne n’est au courant de quoi que ce soit. J’étais avec Si Nabil (Nabil Chéttaoui est l’Ex PDG de Tunisair) au téléphone et c’est lui qui m’a conseillé de vous contacter. »
M.G : « je ne sais pas ! Je ne peux rien vous dire pour le moment ! Attendez ! Je vous passe Si Ridha le Ministre de la Défense. C’est l’armée et à sa tête Si Ridha qui contrôlent le pays maintenant. Je vous le passe ! »
R.G : « Si Moncef, qu’est ce qui se passe ? Qu’est ce qu’il y a ?
C : « Monsieur le Ministre ! Dites moi ce que je dois faire ! Ça fait à peu près 5 heures que j’attends et on ne m’a toujours pas donné de consignes et ici, personne ne veut ravitailler l’avion! »
A ce moment, le Ministre de la Défense s’adressa aux présents et leurs dits en ayant toujours le commandant au téléphone :
R.G : « Messieurs ! Je vais donner l’ordre au commandant de rentrer sans le Président et j’en assume l’entière responsabilité »
A ce moment là, une longue discussion a eu lieu avant que le Ministre de la Défense ne reprenne la conversation :
RG : « Moncef ! Préparez vous à repartir. Je vais vous donner plus de détails d’ici 10 mn. Faites le plein. Vous allez rentrer directement à Tunis. Et surtout n’en parlez à personne même pas au Président en personne ! Vous m’avez bien compris Si Moncef?!
M.C : « Oui Monsieur le Ministre ! »
RG : « Donnez-moi un numéro sur lequel je pourrai vous joindre ! »
M.C : « toute de suite Monsieur le Ministre. Avez-vous de quoi noter Monsieur le Ministre ? ! »
R.G : « <oui allez-y ! »
M.C : « c’est le xxxxxxx »
R.G : « Bien entendu ! Laissez le téléphone à vos côtés ! Je vous rappelle de suite pour vous donner les consignes. »
10 minutes plus tard le Ministre de la Défense Ridha GRIRA rappela le commandant et lui dit :
R.G : « Si Moncef ! Écoutez mois attentivement ! Vous allez rentrer tout de suite. Vous allez rentrer sans le Président. C’est une décision qui a tété prise au plus haut niveau de l’Etat et j’en assume l’entière responsabilité. Je vous laisse préparer l’avion ! Je reviens vers vous dans 15 mn. »
A ce moment le Ministre de la Défense raccrocha le téléphone et appela Hédi Baccouche (ancien Ministre du temps de Bourguiba et de Ben Ali)
R.G : « Si Hédi ! C’est Ridha Grira au téléphone »
H.B : « Monsieur le Ministre ! J’ai appris ce qui s’est passé ! Êtes-vous derrière le départ du Président? »
R.G : « je vous expliquerais ça plus en détail plus tard Si Hédi ! Si Hédi Je viens de prendre une décision d’une extrême importance suite à une réunion avec Si Mohamed, Si Foued (Foued Mebazaa étant l’Ex Président du parlement), Si Abdallah Kallel (Ancien Ministre et Président de la chambre des conseillers du temps de Ben Ali), le Général Ammar, les membres du CSA (Conseil Suprême des Armées), Si Ahmed (Ahmed Friaa ancien Ministre de l’intérieur) et Si Kamel (Kamel Morjane était jusque là Ministre des Affaires étrangères) : Si Hédi ! J’ai décidé que Ben Ali ne vas plus rentrer en Tunisie !
H.B : « êtes-vous sûr de vous Si Ridha ? Avez-vous reçu des instructions d’une ambassade bien particulière ?
R.G : « Non Si Hédi ! C’est une décision personnelle ! S’il rentre, on sera obliger de le défendre et des milliers de vies tomberont !
H.B : « Faites le nécessaire Monsieur le Ministre »
R.G : « j’aurais besoin de vous Si Hédi ! J’ai proposé à Si Foued de passer à l’article 15 demain matin. Mais il ne veut pas entendre parler de ça. Il dit qu’il est malade. Mais on doit appliquer le texte de loi. Il faut qu’il occupe le poste de Président afin de fermer définitivement la porte devant un retour éventuel du Président Ben Ali. Essayez de le convaincre. Ici, il ne veut plus écouter personne. Appelez Si Hamed (Hamed Karoui est un ancien Premier ministre de Ben Ali) ; Lui il saura lui parler. »
Là s’arrête l’enregistrement. Plusieurs questions se posent au vu de la fiabilité de ses enregistrements. Si ces informations se révèlent authentiques, c’est toute l’histoire de la Révolution Tunisienne, telle qu’on nous l’a présenté, qui serait remise en question.
A.Brondis, Journaliste indépendant Français