Affaire Nessma : La FIDH met en garde contre “l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques”

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) a regretté, jeudi, que “la condamnation de Nessma TV entache la journée mondiale de la liberté de la presse”, mettant en garde contre les risques d'”instrumentalisation de la justice à des fin politiques ou idéologiques”.

La FIDH estime, dans une déclaration parvenue à l’agence TAP, que la condamnation “symbolique” et “préoccupante” du directeur de la chaîne Nessma TV et des responsables du visionnage et du doublage du film d’animation Persepolis, “s’inscrit en faux par rapport aux engagements de la Tunisie relatifs au respect des libertés fondamentales”.

Face à la “multiplication des menaces à l’égard des journalistes et plus généralement à la liberté des médias”, la FIDH appelle les autorités tunisiennes compétentes à “veiller à la protection des professionnels de l’information” et à “garantir la liberté des médias et d’expression conformément aux standards internationaux”.

Le directeur de Nessma TV Nabil Karoui a été condamné, jeudi, à une amende de 2400 dinars pour “troubles à l’ordre public et atteinte aux bonnes moeurs” dans un procès intenté contre la chaîne après la diffusion, début octobre 2011, du film d’animation franco-iranien “Persepolis”. Le responsable du service de visionnage Hédi Boughenim et la présidente de l’association “La Voix de l’enfant” qui a effectué le doublage du film en dialecte tunisien, Nadia Jamel, ont également été condamnés à verser une amende de 1200 dinars chacun.

WMC/TAP