Le spécialiste des risques financiers, l’économiste Mourad Hattab, a confirmé qu’il y a un retard dans l’application de la loi relative à la révision des taux d’intérêt fixes sur les prêts à long terme, une mesure demandée par la Banque centrale de Tunisie par le biais d’une circulaire émise à cet effet.
Dans une déclaration à la radio Jawhara FM, Hattab a indiqué que ce retard se manifeste principalement dans les institutions du secteur public, alors que le secteur privé respecte globalement cette loi. Il a appelé le ministère public à intervenir pour garantir l’application de la loi.
Il a rappelé que la loi a été adoptée en août dernier mais qu’elle n’a toujours pas été mise en œuvre, ce qui a conduit la Banque centrale à publier une note à ce sujet en janvier. Hattab a exprimé son étonnement face à l’inaction des responsables du secteur public, qui reçoivent pourtant leurs salaires de l’État, l’entité ayant émis cette loi.
Il a précisé que certains responsables cherchent à contourner la loi en supprimant les prêts à taux fixe. Selon lui, cette loi a été mise en place pour faciliter l’accès à la propriété des citoyens, notamment à travers les prêts immobiliers à long terme. Hattab a également mentionné que la valeur des prêts immobiliers avoisine les 13 milliards de dinars, et qu’en appliquant la loi, le citoyen pourrait économiser jusqu’à 300 dinars par mois pour chaque prêt de 1 000 dinars par mois.