La chambre correctionnelle près la Cour d’appel de Tunis a décidé, vendredi, de confirmer le jugement de première instance rendu, il y a quelques mois auparavant, contre le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, et son gendre, Rafik Abdessalem, dans le cadre de l’affaire dite de “lobbying”, a indiqué, vendredi, à l’agence TAP, Habib Torkhani, porte-parole de cette juridiction.
Le 1er février 2024, la chambre criminelle spécialisée dans les crimes de corruption financière près le Tribunal de première instance de Tunis avait condamné, Rached Ghannouchi (actuellement en détention, ndlr) et Rafik Abdessalem (en cavale, ndlr) à trois ans de prison avec exécution immédiate.
Le Tribunal avait également infligé à Ennahdha une amende de 1,170 MD US ou équivalent en dinars tunisiens, concernant l’affaire relative à la réception par le mouvement de dons financiers provenant d’une partie étrangère.
Torkhani a rappelé que le ministère public avait fait appel contre le jugement rendu en première instance.
Les dons financiers provenant d’une partie étrangère concernent la campagne électorale des élections législatives 2019.
Rappelons qu’en octobre 2021, l’un des juges d’instruction en charge du dossier s’était rendu au siège du mouvement Ennahdha, à Tunis, où il a saisi le serveur informatique du parti dans le cadre des investigations lancées suite à une plainte intentée par l’homme politique Mohamed Abbou.
En 2019, ce dernier avait accusé Ennahdha d’avoir signé un contrat avec une société américaine de lobbying peu avant les législatives de 2019.
Selon le rapport de la Cour des comptes sur les résultats du contrôle du financement de la campagne électorale de la présidentielle et des législatives de 2019, des infractions financières ont été commises par le parti Ennahdha et d’importantes sommes d’argent avaient été illégalement dépensées pour influencer l’opinion publique.