Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) a renouvelé son refus de la décision d’interdire la couverture médiatique de l’affaire dite du « complot contre l’Etat » soulignant que “la pré censure des contenus médiatiques” est contraire à la constitution et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Dans un communiqué publié jeudi, le SNJT a souligné que le contrôle des produits journalistiques dans le secteur audiovisuel relève de la compétence de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) et que “le pouvoir judiciaire ne peut pas exercer un contrôle ou une tutelle sur les contenus médiatiques sous prétexte de préserver la confidentialité de l’enquête”.
Le communiqué du SNJT fait suite à la convocation et l’audition de la journaliste dans la radio privée IFM Khouloud Mabrouk et le représentant légal de la radio Hamed Souayah mercredi par la brigade spéciale de lutte contre la cybercriminalité de la garde nationale d’El Aouina. L’audition concerne des contenus médiatiques (entretiens) en relation avec l’affaire dite du “complot contre l’Etat” et de la décision judiciaire relative à l’interdiction du traitement médiatique de cette affaire.
Il fait aussi suite à la décision du ministère public près du tribunal de première instance de Tunis mardi 23 avril 2024 d’interdire la diffusion d’un reportage de l’émission “les quatre vérités” portant sur les méthodes de chantage sexuel sur les enfants.
Le SNJT a appelé dans ce contexte le pouvoir exécutif à actionner le rôle de la HAICA, en tant que régulateur de l’audiovisuel, ajoutant que la comparution des journaliste sur la base de textes de loi autres que le décret 115 relatif à la liberté de la presse, l’imprimerie et l’édition constitue est une violation flagrante de la liberté de la presse.
Rappelons que, le parquet avait interdit, en juin 2023, tout traitement médiatique de l’affaire dite de complot contre la sûreté de l’État.
Mardi, la porte-parole du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, Hanen Gueddes, a affirmé, mardi 23 avril 2024, que l’interdiction de traitement médiatique de l’affaire reste en vigueur malgré la clôture de l’instruction.
Elle a ajouté que tout traitement médiatique de cette affaire sera considéré comme une enfreinte à la loi et est passible de poursuites pénales, conformément à la loi.