Tunisie : Seulement 60,5 % des marins bénéficient d’une protection sociale

Les résultats préliminaires d’une étude de terrain socio-économique réalisée par le Centre des Recherches et des Études Sociales, sur un échantillon de 1992 marins pêcheurs déclarés de 2018 à 2022 répartis dans l’ensemble des ports de la République, ont révélé que seulement 60,5 % des marins bénéficient d’une protection sociale.

Imen Meddeb, chercheuse au Centre des recherches et des études sociales, a déclaré que cette étude, réalisée avec le soutien de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, a conclu que 60 % d’entre eux bénéficient d’une couverture sociale par le biais de la sécurité sociale.

Il ressort de cette étude que 35 % des marins interrogés bénéficient de la couverture sociale à travers le programme de sécurité sociale ou obtiennent une carte de soins à bas tarif.

La faible valeur financière des salaires des marins, d’une part, et le changement de leurs lieux et domaines de travail tout au long de l’année constituent un obstacle qui les empêche de ne pas participer du tout aux systèmes de protection sociale, ou de ne pas payer la totalité des cotisations sociales qui concernent les quatre trimestres de l’année de manière régulière et continue, selon elle.

Elle a ajouté que les marins en question se plaignent de la valeur financière élevée des cotisations sociales qu’ils sont tenus de payer lors de leur adhésion à l’un des systèmes de protection sociale, par rapport au caractère instable de leur travail tout au long de l’année et aux faibles rendements financiers, soulignant qu’ils exigent que le montant de ces cotisations sociales soit réduit et limité.

Pour sa part, le directeur des études économiques et financières du Centre des recherches et des études sociales, Mongi Hamdi, a indiqué que cette étude a conclu que travailler à l’adaptation de la législation de couverture sociale pour les petits pêcheurs marins traditionnels est une priorité absolue étant donné la nature de leur travail qui les empêche de bénéficier d’une couverture sociale.