Le nombre des fémicides en Tunisie a quadruplé entre 2018 et juin 2023, passant de 6 crimes au cours de l’année 2018 à 23 au cours du premier semestre de l’année en cours.
Le rapport préliminaire sur les féminicides, élaboré par le Ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfant et des Personnes âgées, et publié aujourd’hui, vendredi, sur sa page officielle du réseau ” Facebook “, a précisé que ces crimes ont enregistré une stabilité pendant la période du Covid-19.
Dans le cadre de la préparation de ce rapport, 69 homicides ont été étudiés dans 19 gouvernorats au cours de la période du 1er janvier 2018 au 30 juin 2023, dont 71% de ces crimes ont été commis par le conjoint.
La plupart des féminicides étudiés ont eu lieu à domicile, avec un taux minimum de 57 % en 2020 et un maximum de 93 % en 2021, avec un pic enregistré pendant l’horaire entre 19h et six heures du matin en 2020.
Le rapport vise à étudier les caractéristiques sociales et économiques des femmes victimes de meurtre, leurs points communs et les caractéristiques de ceux qui ont commis le crime pendant la période s’étalant entre janvier 2018 et le 30 juin 2023, et les causes des féminicides selon les données et des circonstances des crimes.
Le rapport conclut qu’il existe une corrélation entre les variables “âge” et “état civil”, car il a été constaté que tous les tranches d’âge peuvent être ciblés par un meurtre et que le niveau d’éducation ne protège pas les victimes.
Selon le même rapport, le nombre total des enfants des femmes victimes des féminicides a atteint 64 enfants. Les délégués à la protection de l’enfance les ont automatiquement pris en charge, qu’ils soient témoins ou victimes.
Le Ministère de la Famille a préparé ce premier rapport descriptif sur les féminicides en adoptant une approche participative avec les différentes structures gouvernementales, centrales et régionales.
Pour obtenir les données du rapport, les délégations régionales à la femme et à la famille se sont appuyées sur un questionnaire pour collecter des données provenant de plusieurs sources, notamment les familles des victimes, les services de sécurité et judiciaires, et les délégués à la protection de l’enfance, sur la victime, l’agresseur et les détails et les caractéristiques scientifiques, économiques et sociales entourant le crime.