Affaire du complot contre la sûreté de l’Etat : Deux plaintes déposées auprès du ministère public

Le comité de défense des accusés dans l’affaire du ” complot contre la sûreté de l’Etat ” a déposé deux plaintes, lundi, auprès du ministère public au nom de ses clients, a annoncé Abdelaziz Essid, membre du comité.

Lors d’une conférence de presse, à Tunis, à la Maison de l’avocat, Essid a indiqué que la première plainte est portée contre le ministre de l’Intérieur. Elle concerne l’usage du téléphone mobile de Chaima Issa, membre du Front de salut national de l’opposition, saisi par les forces de l’ordre depuis son arrestation.

Selon les membres de la défense, des internautes affirment avoir reçu une invitation d’ajout d’amis depuis la page de l’accusée, a-t-il indiqué.

Quant à la deuxième plainte, elle vise la ministre de la Justice pour ” falsification du document original de l’enquête initiale menée dans le cadre de cette affaire “.

Selon l’avocat de la défense, le comité a découvert lors de l’examen du dossier de l’affaire des ” écrits falsifiés ainsi que des modifications de dates “.
Des termes ont aussi été rayés et remplacés, a-t-il encore ajouté, s’interrogeant sur le caractère terroriste qui a été attribué à cette affaire ” alors qu’il s’agit de réunions et d’activités politiques annoncées “.

” Le témoin n’a pas été, à ce jour, entendu malgré la gravité des faits qui sont attribués aux accusés “, a-t-il dit, précisant que l’identité de ce témoin est systématiquement refusée au comité de défense.

De son côté, l’avocat Ayachi Hammami a évoqué l’élargissement du cercle des accusations dans cette affaire. En effet, le juge d’instruction a décidé de charger 23 commissions rogatoires pour enquêter sur des activistes politiques et des citoyens.

Il a aussi décidé d’ouvrir une enquête contre quatre avocats :Néjib Chebbi, Bochra Belhaj Hamida, Ayachi Hammami et Noureddine Bhiri.
” Il est possible que nous soyons cités à comparaître, aujourd’hui, devant le juge d’instruction pour être entendus dans cette affaire “, a-t-il ajouté.

Plus de 20 avocats sont poursuivis aujourd’hui pour des faits qui entrent dans le cadre de leur travail et qui sont requalifiés en crimes politiques, indique Hammami.

Certains sont notamment poursuivis pour avoir défendu Noureddine Bhiri, dirigeant du mouvement Ennahdha, a-t-il précisé.

Pour sa part, l’avocat Karim Marzouki a estimé que le report de la visite prévue le 26 mai courant de la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur l’indépendance des juges et des avocats ” constitue une première en Tunisie post-Révolution “.
INES