Le groupe Tawhida Ben Cheikh appelle à ce que l’avortement légal et sécurisé soit inscrit dans la nouvelle constitution

Le groupe Tawhida Ben Cheikh, des membres de la société civile et des activistes de la région MENA ont appelé, mercredi dans un communiqué, à la nécessité à ce que le droit à la santé soit inscrit dans la nouvelle constitution dont la dernière mouture sera annoncée, demain jeudi, et que les droits sexuels et reproductifs et plus particulièrement l’avortement légal et sécurisé soient protégés, défendus et appliqués par les institutions publiques pour toutes les femmes vivant en Tunisie.

Cet appel intervient à la suite de l’annulation par la Cour suprême des Etats-Unis du droit des Américaines à l’avortement. Le groupe a exprimé son entière solidarité avec les millions d’Américaines qui vont perdre leur droit légal à l’avortement.

“Alors que le droit à un avortement sécurisé sans conditions est défini par l’article 214 du Code pénal depuis 1973 en Tunisie, la situation actuelle en matière de Santé Sexuelle et Reproductive est particulièrement alarmante en raison du fléchissement de la performance du programme national de santé reproductive, exacerbé par la crise de COVID-19”, lit-on de même source.

Les signataires ont affirmé que “les taux d’utilisation de la contraception étaient déjà en régression en 2018 avec augmentation des besoins non satisfaits en contraception, et se sont détériorés davantage avec un taux de prévalence contraceptive inférieur à 50%. Les ruptures de stocks répétées en contraceptifs sûrs et performants tels que les pilules oestro-progestatives, de la pilule du lendemain, des préservatifs et des produits d’avortement médicamenteux découragent les utilisateurs et les privent des services de santé sexuelle et reproductive”.

Les constats de refus d’avortement dans les structures publiques et privées sont en hausse, selon la même source qui ajoute que les témoignages de femmes le plus souvent fragilisées et vulnérables montrent les barrières administratives et logistiques dont elles sont les victimes, rendant une procédure légale tout à fait inaccessible avec des coûts matériels, psychologiques, parfois dramatiques.