Culture / Cinéma  : Le film tunisien « Black Medusa » séduit la critique à Tanger

Si le cinéma africain est une fenêtre exceptionnelle sur la réalité de ce continent, il est souvent capable de transporter le spectateur vers des fantasmes insoupçonnés. C’est le cas de Black Medusa, l’un des films les plus marquants du Festival du cinéma africain de Tarifa à Tanger (FCAT) qui s’est achevé le 2 juin dernier.

Le film tunisien « Black Medusa » (la méduse noire) des frères Ismaïl et Youssef Chebbi, a été chaudement salué par la critique et s’est imposé ainsi dans la scène méditerranéenne post-pandémie par sa manière originale de mêler histoires noires et tueuses en série, le tout avec un clin d’œil à cette vague féministe mondiale qui a également atteint le Maghreb.

Le film raconte la double vie de Nada (Nour Hajri), la protagoniste qui, le jour est une femme de 25 ans paisible et réservée, tandis que la nuit elle s’immerge dans la scène tunisoise à la recherche d’hommes.

Depuis qu’elle est sourde – elle ne communique que via une application pour smartphone – elle les laisse lui raconter leurs histoires avant de les assommer. La situation se complique encore lorsque Nada tombe amoureuse d’un vieux couteau et que Noura (Rym Hayouni), une de ses collègues, tombe amoureuse d’elle.

Interrogé sur l’empreinte du printemps arabe sur le celluloïd dans son pays, Ismaïl a déclaré que “les cinéastes tunisiens actuels ont commencé plus tôt, ce n’est pas le printemps qui a fait naître notre génération, bien que la révolution leur ait donné de la visibilité”, assène-t-il. « Coïncidant avec ce moment historique, il y a eu beaucoup de films qui véhiculaient ce thème, et c’est vrai que nous avons vécu ces dernières années très intéressantes pour le cinéma, avec beaucoup de réalisateur. En tout cas, ma génération n’a rien à voir avec nos prédécesseurs, on fait des films pour tuer nos parents, pour régénérer le cinéma de notre pays. Et je veux qu’une autre génération vienne nous tuer ».

Kamel Nyari