Tunisie – Kais Saied : La justice est une fonction, elle n’est pas un pouvoir

Le président Kais Saied a tenu à affirmer que le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) sera dissous en vertu d’un décret-loi et remplacé par un autre conseil.

“L’actuel conseil est terminé, il sera remplacé par un autre”, a-t-il soutenu, à l’ouverture, jeudi, du Conseil des ministres, au Palais de Carthage.

La Tunisie doit être assainie…c’est la volonté des Tunisiens et l’assainissement passe, inéluctablement, par la justice qui constitue une question vitale.

Aujourd’hui, a-t-il regretté, la justice, en tant que fonction, est en apparence indépendante mais en réalité elle ne l’est pas. Il a cité les nombreuses affaires qui attendent d’être tranchées depuis des années par des juges qui prétendent être indépendants et que leur pouvoir surpasse tous les pouvoirs. Leur mission, telle que définie par la Constitution est d’appliquer la loi en toute neutralité, a-t-il dit.

Le président Said a affirmé disposer de plusieurs dossiers sur les sommes d’argent inimaginables perçues par “certains qui affirment être indépendants”. “La justice est une fonction, elle n’est pas un pouvoir et tous les juges sont soumis à la loi”.

Nous respectons les juges et nous avons de la considération pour leur travail qui doit, a-t-il encore insisté, être accompli en toute indépendance.

Kais Saied a réaffirmé qu’il n’interviendra pas dans la justice, mettant toutefois en garde les responsables qui cherchent à s’enrichir sur le dos des Tunisiens. Dans ce sens, Saied affirme disposer de documents sur les biens détenus par certains juges et enregistrés sous de faux noms.

Le projet de réconciliation pénale figure, également, à l’ordre du jour de la réunion. A ce titre, Saied a tenu à préciser que ce projet inclut, aussi, les fonds détournés ainsi que les préjudices infligés aux Tunisiens après 2011.

Deux autres projets qui ne sont pas encore finalisés sont au programme de la réunion. Le premier concerne la fondation Fida sur la réhabilitation des victimes des institutions sécuritaire et militaire et le deuxième se rapporte à l’indemnisation des martyrs et blessés de la révolution.