Tunisie : Rached Ghannouchi serait impliqué dans des affaires de blanchiment d’argent et d’intelligence avec l’étranger

Le collectif de défense de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi a révélé l’existence de nouvelles données prouvant l’implication du président du mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi dans des affaires de blanchiment d’argent.

Il serait en outre impliqué dans une affaire d’intelligence avec l’étranger et dans l’espionnage d’hommes politiques tunisiens.

Ridha Raddaoui, membre du collectif dans l’affaire des deux martyrs, a précisé, mercredi, lors d’une conférence de presse à Tunis, que Rached Ghannouchi ainsi que des magistrats, dont l’ancien procureur de la République Bechir Akermi et des responsables du ministère de l’Intérieur sont poursuivis par le Tribunal militaire, pour espionnage, trahison, intelligence avec des parties étrangères et perception d’argent contre les services fournis.

Raddaoui a, en outre, évoqué le réseau des associations qui cautionnent le terrorisme et fournissent les financements provenant de certains Etats arabes dont “Namaa Tunisia Association” qui mobilise des fonds et aide les hommes d’affaires étrangers, turcs en particulier, à s’installer en Tunisie, en plus de son rôle dans le blanchiment d’argent et la supervision des départs des jeunes vers la Syrie et la Libye.

Le Collectif a évoqué l’implication du directeur général de la société de télécommunications “Ooredo”, Rached El Khater, qui a fait bénéficier Rached Ghannouchi et son fils Mouadh d’importantes sommes d’argent. L’enquête ouverte à cet effet avait montré que ce responsable était en lien avec plusieurs juges dont Bechir Akermi et Taieb Rached.

Raddaoui a, par ailleurs, parlé de documents établissant l’infiltration par Ennahdha du mouvement Nidaa Tounès dès le début de sa création.

De son côté, Naceur Laouini, également membre du collectif de défense, estime que la décision du Tribunal administratif de suspendre le juge Bechir Akermi de ses fonctions, prouve l’implication du CSM dans la dissimulation de la vérité afin de protéger Akermi.

Il a, d’ailleurs, rappelé que le président du CSM, Youssef Bouzakher, avait voté contre la levée de l’immunité du juge Bechir Akermi, empêchant, ainsi, toute poursuite à son encontre.

Laouini a annoncé qu’une série de mouvements de protestation sera organisée dans les jours qui viennent. Un rassemblement aura lieu demain jeudi devant les locaux du CSM suivi, vendredi, d’un mouvement devant la cour d’appel de Tunis et d’un autre, samedi, devant le domicile de Rached Ghannouchi.