Tunisie : Ennahdha refuse une ” ingénierie unilatérale du système politique et juridique “

Le bureau exécutif d’Ennahdha a exprimé samedi le refus des tentatives d’annuler la Constitution de 2014 et de s’orienter vers une ” ingénierie unilatérale du système politique et juridique “.

Dans une déclaration, Enahdha met en garde contre toute atteinte à l’édifice constitutionnel, par la promulgation de décrets-lois ainsi que contre le risque d’entrer le pays dans une crise de légitimité aux graves conséquences sur la stabilité et l’avenir du pays.

Le bureau exécutif du mouvement qui salue toutefois l’appel lancé par le président Kais Saied à la cohabitation et au respect de la différence, dénonce vivement les appels de certaines parties à profiter du contexte exceptionnel pour cibler les institutions de l’Etats et les forces vives du pays à dessein, lit-on dans le texte de la déclaration, d’exclure les adversaires politiques qu’elles n’ont pas réussi à les battre par les urnes.

Sur un autre plan, Ennahdha estime que le changement de la date de célébration de la fête de la révolution est inconstitutionnel et constitue une forme d’appropriation de cet événement comme cela a été le cas pour la fête de la République le 25 juillet ( en allusion aux mesures exceptionnelles annoncées par Saied).

Le parti met en garde contre le discours de division et d’incitation contre les adversaires politiques, tenant le pouvoir en place responsable des éventuelles dérives pouvant avoir lieu lors de la célébration de la fête de la révolution le 17 décembre en cours.

Ennadha affirme son soutien au conseil supérieur de la Magistrature et appelle le président de la République à respecter l’indépendance de la Justice et de ses décisions et à cesser de harceler les magistrats en ce qui concerne les résultats des élections de 2019.

Au sujet de l’incendie survenu jeudi dans les locaux d’Ennahdha et l’immolation par le feu de l’un de ses partisans, le parti estime que cet acte est une réaction aux crimes perpétrés par l’Etat despotique contre les citoyens avant la révolution et qui se sont vus refuser, aujourd’hui, le droit au dédommagement dans le cadre de la Justice transitionnelle.