Tunisie : Formation d’un “Front démocratique” contre “le coup d’Etat mené par Kaïs Saïed”

Quatre partis ont annoncé la formation d’un “Front démocratique”, qui sera un cadre politique permettant la coordination de leurs efforts respectifs contre “le coup d’Etat mené par Kaïs Saïed”.

Ce front est ouvert à toutes les forces politiques et personnalités nationales qui s’opposent à ce coup d’Etat, et ce dans le cadre de la Constitution et de la loi et à travers des moyens pacifiques, lit-on dans une déclaration rendue publique mercredi soir.

Les partis signataires de la déclaration sont l’Union populaire républicaine (UPR), les partis Harak Tounes Al Irada et Al-Irada al-chaabia et le mouvement Wafa.

L’annonce de la formation du Front démocratique intervient en réaction aux mesures exceptionnelles annoncées le 25 juillet dernier par le président Kais Saied ainsi qu’au décret présidentiel n°2021-17 relatif aux mesures exceptionnelles (publié hier soir au Journal Officiel de la République Tunisienne), en vertu duquel, estiment les signataires de la déclaration, “la Constitution de 2014 est suspendue définitivement”.

Et d’expliquer que le Front a pour objectif de défendre la volonté du peuple et ses intérêts, les libertés publiques, la Constitution et la primauté de la loi. Il se propose également “de faire face au péril imminent qui menace le pays et l’unité nationale, représenté principalement par Kaïs Saïed”. “Celui là même, estiment-ils, qui n’a pas respecté le serment constitutionnel, bloqué la Constitution, enfreint la loi et adopté un discours violent menaçant la paix sociale et divisant les Tunisiens”.

Selon les signataires de la déclaration, “celui qui occupe le poste de président de la République a perdu toute légitimité après l’annonce des nouvelles mesures prises en violation totale de la Constitution”. Pour eux “il est impérieux désormais de destituer Kaïs Saïed, une obligation qui incombe aux députés de l’Assemblée des représentants du peuple, soutenus par le peuple”.

L’armée nationale et les forces de sécurité intérieure sont appelées “à ne plus traiter avec Kais Saïed”. De même que pour le pouvoir judiciaire “qui doit assumer ses responsabilités et faire face au coup d’Etat”, lit-on de même source.

Comme première action commune, les quatre partis annoncent “leur soutien aux manifestations de la société civile contre le coup d’Etat” et exhortent leurs partisans et l’ensemble des Tunisiens, soucieux de l’intérêt suprême du pays et attachés aux principes de la Révolution, à participer massivement aux mouvements de protestation légaux et pacifiques, qui seront organisés par les composantes de la société civile pour dénoncer le putsch et y mettre un terme”.