Kais Saied : Le remaniement ministériel proposé est contraire aux dispositions de la Constitution

Le président de la République, Kais Saied, a estimé que le remaniement ministériel annoncé par le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, n’a pas respecté les dispositions de la Constitution, l’article 92 en l’occurrence qui stipule que l’amendement de la structure gouvernementale intervient après délibération du Conseil des Ministres.

Le projet de remaniement qui constitue une procédure fondamentale n’a pas été débattu en Conseil des Ministres, a-t-il fait observer en s’adressant au chef du gouvernement lors de la réunion du Conseil de sécurité, mardi, au Palais de Carthage.

Kais Saied qui apparaît dans une séquence vidéo publiée sur la page de la présidence de la République sur les réseaux sociaux indique avoir reçu une correspondance du chef du gouvernement et du président du parlement sur le remaniement ministériel. Or, a-t-il tenu à préciser, pareille correspondance doit d’abord être adressée au président de la République qui la soumettra, après examen, au parlement.

Saied a critiqué le choix du chef du gouvernement, de se confier l’intérim du ministère de l’Intérieur après le limogeage du ministre.

Le rôle de la présidence de la République ne se réduit pas à la réception de documents, la signature de décrets et l’organisation de cérémonie de prestation de serment. La présidence de la République assure la protection de l’Etat et la continuité de ses institutions, a-t-il soutenu.

Le président de la République a fait observer, concernant le remaniement ministériel, qu’aucun article de la constitution ne stipule que le remaniement doit être soumis au vote du parlement. Cette mesure est seulement énoncée dans le règlement intérieur du parlement.

Et d’ajouter, les personnes qui sont suspectées d’être impliquées dans des affaires de corruption ou de conflit d’intérêt ne pourront pas prêter serment.

Comment peut-on se permettre d’écarter l’ancien chef du gouvernement pour conflit d’intérêts et de proposer ensuite des noms suspectées de corruption et de conflit d’intérêts, s’est il interrogé.

Saied s’est dit, par ailleurs, consterné par l’absence de compétences féminines dans la liste proposée par le chef du gouvernement.