L’UGTT accorde des cartes d’adhésion à des travailleurs subsahariens en Tunisie, une première dans le monde arabe

Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a remis, mercredi matin (2 décembre), des cartes d’adhésion à un certain nombre de migrants subsahariens travaillant en Tunisie.

Il a, à cette occasion, annoncé que l’adhésion à l’UGTT est désormais ouverte à tous les travailleurs africains ainsi qu’à tous les ressortissants étrangers opérant en Tunisie.

Dans un communiqué, l’organisation ouvrière a indiqué que cette initiative constitue un événement marquant dans l’histoire de l’UGTT et vient illustrer le rôle de premier plan qu’elle joue dans la défense des libertés, des droits de l’Homme, de la lutte contre le racisme et de la garantie de la justice.

Le représentant de l’Organisation internationale du travail (OIT) a qualifié cette décision, la première du genre dans la région arabe et africaine, d'”audacieuse”.

Taboubi a souligné le souci de l’organisation de fournir un cadre syndical et juridique qui protège les travailleurs africains et d’autres nationalités en Tunisie contre l’exploitation, le racisme et les atteintes à leurs droits sociaux et économiques.

Les représentants de migrants d’Afrique subsaharienne travaillant en Tunisie ont exprimé leur fierté de ce geste, apprend-on de même source.

Pour sa part, la secrétaire générale adjointe de l’UGTT chargée des relations internationales, Naima Hammami, a souligné l’intérêt que porte l’UGTT aux travailleurs étrangers en Tunisie, quelle que soit leur nationalité, conformément au statut de l’Union, ajoutant que l’objectif est d’améliorer la loi relative aux immigrés et de garantir leurs droits au même titre que les travailleurs tunisiens.

Elle a révélé que quatre régions sont aujourd’hui concernées au sein de l’UGTT par les droits des migrants africains, à savoir le Grand Tunis, Sousse, Sfax et Médenine, expliquant que ces régions ont été choisies en raison du nombre important de travailleurs subsahariens qu’elles abritent et que d’autres centres de suivi seront ouverts en cas de besoin.

Elle a également annoncé la décision de l’organisation de créer des commissions syndicales pour les immigrés, y compris les immigrés africains, entourés de points de contact composés de responsables syndicaux dans les fédérations régionales, dans le but de tenir une conférence sur les travailleurs africains en Tunisie.