Tunisie – ARP : Examen du budget du Ministère de l’Intérieur

Les députés de l’Assemblée des représentants du peuple ont été unanimes à souligner, ce lundi, au Parlement, la nécessité de soutenir les forces de sécurité en leur fournissant les outils de travail et les équipements adéquats afin de leur permettre d’exercer efficacement leur mission de maintien de la sécurité publique et de lutte contre le terrorisme.

Dans leurs interventions lors de la plénière consacrée à l’examen du budget du ministère de l’Intérieur pour l’année 2021, les députés ont insisté sur l’importance de faire respecter la loi et de restaurer le prestige de l’Etat, sans aucune restriction aux droits légitimes.

Ils ont, toutefois, mis en garde contre la persistance de certaines pratiques de la part des sécuritaires qui se traduisent, notamment, par des violations des droits humains des citoyens.

Ils ont appelé à définir une stratégie claire pour le travail des forces de sécurité en matière de lutte antiterroriste et contre le crime organisé et à une meilleure coordination entre les différents corps sécuritaires dans ce domaine.

Le député Foued Thameur (Qalb Tunis) a appelé à améliorer les conditions sociales des sécuritaires et à préserver un climat de travail sain de manière à prévenir ou réduire le risque de corruption dans les rangs des forces de police.

Il a, également, exhorté les autorités à s’enquérir davantage des préoccupations, des conditions de travail et du moral des forces de sécurité déployés dans les différentes régions du pays.

De son côté, Abir Moussi (Parti destourien libre) a déclaré que le ministère de l’Intérieur “a été diabolisé après 2011 et ses compétences ont été écartées”.

Et d’ajouter qu'”aucun cadre législatif approprié, aucune ressource, ni conditions matérielles n’ont été fournis pour que la police soit réellement républicaine comme le stipule la Constitution”.

Elle a souligné l’absence d’une vraie volonté politique pour la protection des sécuritaires, en témoigne l’incapacité, depuis des années, d’adopter “un système législatif assurant une protection minimale aux sécuritaires”.

Selon elle, le sécuritaire est devenu “le maillon faible” de ce système. “Il est constamment exposé ainsi que sa famille aux agressions et aux menaces”.

Et de rappeler, dans ce sens, que la loi sur la protection des sécuritaires “n’est soulevée qu’après des opérations terroristes et uniquement pour des raisons de surenchères politiques”. “Elle est ensuite jetée aux oubliettes”, a-t-elle ajouté.

Abir Moussi a fait part de son étonnement face au retrait, par le chef du gouvernement, du projet de loi relatif à la répression des atteintes contre les forces porteuses d’armes, alors qu’il l’avait lui-même défendu devant les commissions parlementaires lorsqu’il était ministre de l’Intérieur.

De son côté, Samir Dilou (Ennahda) a souligné la nécessité de renforcer les soins de santé prodigués aux sécuritaires, notant que l’hôpital des forces de sécurité intérieure de La Marsa “ne répond plus aux besoins”, compte tenu du nombre croissant de personnel de sécurité et de leurs familles et de “la grave pénurie d’équipements”.

Il a critiqué le port répété d’armes par certaines sécuritaires lors de manifestations et de sit-in, en dehors du temps de travail ou loin de chez eux.

Pour Néji Jmal (Ennahdha), le ministère de l’Intérieur est le principal responsable “pour faire régner la discipline et imposer le respect de la loi”, soulignant la nécessité de rendre à l’Etat son prestige par l’application de la loi.

D’après lui, “les forces de sécurité doivent imposer le respect de la loi, même en usant de la force, contre ceux qui cherchent à satisfaire des demandes légitimes par des méthodes illégales”, telle la perturbation des sites de production et des installations vitales de l’Etat.

De son côté, Mohsen Arfaoui (Bloc démocratique) a noté la hausse de la criminalité et les attaques répétées contre les biens publics et privés, soulignant la nécessité d’intensifier les campagnes de sécurité et de punir sévèrement les braqueurs.